La Cour d'appel d'Amiens a condamné l'automobiliste, impliqué dans l'accident qui a coûté la vie à deux fillettes à Festieux (Aisne) en avril 2018, à 4 ans de prison dont 18 mois de sursis, au lieu de 5 ans dont 3 fermes en première instance.
Jugé le 19 septembre à Laon, Vincent Montré faisait appel auprès de la Cour d'Amiens. L'homme avait été condamné par le tribunal axonais à 5 ans de prison dont 3 ans ferme pour "homicide involontaire". La décision a été rendue ce mercredi. Selon la mère des victimes, le prévenu écope d'une peine allégée : 4 ans de prison dont 18 mois de sursis.
Précisant qu'elle est "un peu gênée d'exposer [son] sentiment" en cette période de confinement, c'est en pensant aux "soutiens qui ont été nombreux depuis notre drame" que Nadia Karmel confie sa "déception", mais aussi son espoir :
"Notre déception est réelle, néanmoins nous reconnaissons dans ce jugement qu'un pas significatif a été fait vers une meilleure prise en compte des homicides routiers et des comportements inadaptés sur nos routes. Cela ne diminuera jamais notre peine, mais ce jugement permettra peut-être, et je l'espère du plus profond de mon coeur de maman, que vous ne connaissiez pas la même chose."
L'avocat de Vincent Montré, pour sa part, "ne souhaite pas communiquer pour l'instant".
Rappel des faits
L'affaire remonte au 3 avril 2018. Ce jour-là, un monospace est violemment percuté par une voiture de sport sur la RD 1044, à l'entrée de Festieux, dans l'Aisne.
À bord du monospace : une mère de famille, Nadia Karmel, et ses trois enfants en bas âge. L'une des deux fillettes, âgée de 4 ans, est tuée dans la collision. L'autre, de 2 ans, décèdera des suites de ses blessures à l'hôpital de Reims.
Le conducteur impliqué dans l'accident avait acheté sa Maserati d'occasion quelques jours avant l'accident. Auparavant propriétaire d'une Jaguar, il avait déjà commis neuf infractions au code de la route et avait été sanctionné de deux suspensions de permis pour excès de vitesse. Au moment des faits, il avait toutefois tous ses points de permis.
Une expertise judiciaire réclamée par la partie civile, avait établi que le prévenu roulait à "113,9 km/h au moment de la perte de contrôle du véhicule, pour une limitation à 80 km/h" mais trois autres expertises préalables avaient abouti à des vitesses différentes. Seule certitude au moment du choc, le prévenu roulait à 63 km/h et celui de la mère de famille, Nadia Karmel, à un peu plus de 50 km/h.
Suite à sa condamnation en première instance, en décembre 2019, Vincent Montré avait demandé une remise en liberté auprès du tribunal d'Amiens.
La demande acceptée, Nadia Karmel réagissait sur les réseaux sociaux et s'adressait directement au prévenu.
Le procès en appel de Vincent Montré s'était tenu le lundi 3 février 2020, pendant plus de 5 heures. La partie civile et l'avocat général avaient demandé la confirmation du jugement de première instance. Ils n'ont pas été totalement entendus.