Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a annoncé dans l’Opinion, au lendemain d’une deuxième mobilisation contre la réforme des retraites, que la semaine de 4 jours à 36 heures allait être testée par les salariés de l’Urssaf en Picardie.
"Soutenir le travail, c'est aussi accepter que certains aspirent à travailler différemment", a déclaré mercredi 1er février sur France Inter le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, après avoir annoncé dans l’Opinion un test de la semaine de 36 heures en quatre jours par les salariés de l’Urssaf de Picardie.
Cette expérimentation va se faire sur la base du volontariat, les agents peuvent "concentrer sur quatre jours la durée hebdomadaire". Concrètement, cela signifie qu'ils peuvent "commencer [le travail, ndlr] un peu plus tôt le matin et terminer un peu plus tard le soir", indique Gabriel Attal dans les colonnes du quotidien.
40 salariés "pourraient être intéressés"
Invité sur le plateau de France 3 Picardie, Anne-Sophie Rousseau, directrice adjointe d'Urssaf Picardie, explique que c'est un processus de six mois de négociation qui va voir le jour mars prochain. "Nous avons engagé une négociation avec nos délégués syndicaux. Et nous sommes tombés d’accord sur différents protocoles horaires que nous proposons actuellement à nos salariés. Nous les interrogeons depuis le mois de décembre et jusqu’à la fin du mois de février pour connaître leurs souhaits, en terme d’organisation du travail."
Sur les 300 salariés de l'Urssaf Picardie, 200 sont éligibles. Interrogés avant la signature du protocole d'accord avec les syndicats, "la moitié nous a dit qu’ils étaient intéressés", détaille la directrice adjointe. "40 nous ont dit, à titre personnel, qu’ils pourraient être intéressés."
"Tout le monde n’aura pas le vendredi"
Pour arriver à trois jours de repos par semaine, les salariés devront travailler 36 heures réparties sur quatre jours. "Ce sont des personnes qui vont faire des journées de 9 heures par jour. La contrepartie, c’est cette journée fixe pendant laquelle vous ne pensez pas au travail. Et ce sera à la charge de l’Urssaf de continuer bien évidemment l’organisation du service public que l’on doit à nos cotisants. Et donc tout le monde n’aura pas le vendredi par exemple", précise la directrice adjointe. Les employés qui testeront ce système auront le droit à deux jours de télétravail maximum.
La semaine de 35 heures sur quatre jours est déjà expérimentée depuis plusieurs années par différentes entreprises. Dans le secteur de l’informatique, l’exemple le plus connu est celui de la société LDLC. Il y a un an, dans un reportage d’Envoyé spécial, l’entreprise lyonnaise a même osé passer aux 32 heures sur quatre jours, payées 35 heures. Et les résultats positifs ne se sont pas fait attendre, que ce soit au niveau du bien-être des salariés, ou que ce soit du point de vue économique. À la surprise du chef d’entreprise, Laurent de La Clergerie, l’entreprise a vu son bénéfice net quadrupler par la suite.
L'expérimentation de la semaine de quatre jours à l'Urssaf Picardie va démarrer au mois de mars prochain, durant une année.