Témoignage. "Pour la première fois, on achète nous-même des denrées" : des associations dans l'impasse face à la baisse des dons

Publié le Écrit par Rémi Surrans
partager cet article :

Selon une étude, les dons des Français en faveur des associations diminuent. Les Hauts-de-France sont particulièrement concernés, avec une baisse de près de 50 % en moyenne. Les associations le prennent de plein fouet, mais tentent de s'adapter.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Quelques semaines après le cri d'alarme de certaines associations qui faisaient part de leurs difficultés financières, une nouvelle étude confirme en partie cette tendance. Selon France Bleu qui s'appuie sur l'institut Odoxa, les dons des Français diminuent. - 9 euros en moyenne (191 euros par tête).

Dans les Hauts-de-France, la moyenne des dons est l'une des plus basses : 152 euros, en baisse de 49 %. Cette chute s'explique en grande partie par l'inflation, qui impacte directement le portefeuille des Français.

"Le volume des ramasses a diminué de 10 % sur les six derniers mois"

"Dans les grandes et moyennes surfaces, on ressent cette baisse" reconnaît Hugues Marsan, vice-président de la Banque alimentaire de l'Oise. "Le volume des ramasses a diminué de 10 % sur les six derniers mois."

Dans un autre registre, le constat est le même à la SPA d'Amiens dans la Somme. "Avant, on avait beaucoup plus de dons de croquettes. Maintenant, on n'a plus grand-chose. Les gens passaient et donnaient un petit quelque-chose pendant une visite. Là, ils ne le font plus" constate Nicole Buriez, responsable du refuge. Elle remarque également une baisse de 20 % des dons de ses adhérents.

Alors, pour tenter de maintenir leur association à flot, ces bénévoles doivent repenser leur fonctionnement. "Pour la première fois, on est dans l'obligation d'acheter nous-même des denrées" admet Hugues Marsan, également contraint de diminuer les distributions auprès des bénéficiaires des 37 associations de l'Oise. "Mais nos subventions sont limitées et cela va mettre à mal nos finances. On ne pourra pas le faire à chaque fois."

Nicole Buriez, elle, n'a pas d'autre choix que de s'adapter. "On fait quelques actions dans les magasins pour essayer de récupérer de la nourriture. Cela devient critique. On regarde toutes les dépenses. On attend pour faire des projets" détaille cette responsable.

Pas question pour autant de baisser les bras. "On organise une collecte nationale fin novembre. L'année dernière, on a récolté 70 tonnes. On espère que les dons des particuliers seront encore plus importants" ambitionne Hugues Marsan.

"On garde toujours espoir en se disant que ça ira. On se débrouille différemment, mais on est optimiste !" sourit Nicole Buriez. Un pragmatisme qui ne sera pas de trop à l'aube de la période hivernale, la plus propice aux dons en faveur des plus démunis.

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité