Le bio a fait son entrée dans la restauration collective. Depuis une dizaine d'années, la ville d'Amiens met le bio à l'honneur dans les cantines. Les produits locaux ont la priorité dans les assiettes des petits amiénois. Mais quelle est la place du bio dans la restauration collective en général ?
Si les particuliers ont assez facilement accès au bio, qu'en est-il dans les structures collectives ? La restauration scolaire a bénéficié d'un engouement et d'un soutien politique à la suite du Grenelle de l'environnement. C'est beaucoup plus difficile dans les établissements de santé ou les EHPAD par exemple, où l'introduction se heurte à deux problèmes majeurs : le coût et le manque d'information. Malgré une réelle volonté. En Picardie, seuls 2 % de la surface agricole utile (SAU) est cultivée en bio, ça progresse, mais on part de tellement loin.
L’objectif gouvernemental est l'introduction de 50 % de produits bio ou locaux dans les cinq prochaines années dans la restauration collective en France.
Selon un bilan déposé en 2017, 57 % des établissements publics du secteur scolaire, du secteur du travail et du secteur de la santé et du social auraient offert des aliments bio à leurs diverses clientèles.
« Ça coûte un peu plus cher, mais par contre on a moins de rejet et de gaspillage. Et on peut de ce fait investir sur des produits un peu plus chers et de meilleur qualité. Les enfants trouvent ça meilleur et on développe une politique d'éducation au bout ». Témoigne Mathilde Roy, adjointe à l'éducation, la petite enfance et la réussite scolaire d'Amiens.
Favoriser les produits locaux
Depuis 2010, le Conseil départemental et la Chambre d’agriculture de la Somme œuvrent au développement des produits locaux. En 2012, cette démarche collective avec les agriculteurs de la Somme a abouti à la création d’une plateforme de commande pro.somme-produitslocaux.fr qui permet une commercialisation en circuit court.
Bilan 2017 de la plateforme Somme Produits Locaux :
- plus de 610 000 € de commandes, provenant des collèges (57 %), de la cuisine centrale d'Amiens (20 %), des clients d'Api restauration (9,5 %), des établissements médico-sociaux (9 %), des lycées (8 %)
- plus de 75 agriculteurs impliqués.
Le prix du bio reste un frein pour son développement dans la restauration collective
Pour certaines structures comme l'EHPAD à Hornoy-le-Bourg, proposer du bio dans les assiettes de leurs 48 résidents représente un véritable surcoût.
« On est en milieu rural, on a des résidents qui ont eu des jardins et qui sont habitués à manger des fruits et des légumes qui ont du goût. On est entre 25 et 30 % plus cher selon les produits sachant qu'une structure comme la notre on a en coût denrée alimentaire journalière pour les quatre repas d'environ 4 euros 50 par jour. On ne peut se permettre d'avoir des produits qui nous coûtent beaucoup plus cher ». Explique Olivier Menchez, directeur de l'EHPAD d'Hornoy-le-Bourg dans la Somme.
"Le bio d'ici d'abord"
L’approvisionnement bio de proximité reste le meilleur moyen d’obtenir des produits diversifiés à des prix intéressants. Une structure a été mise en place pour favoriser le bio local.
« On a mis en place il y a quelques années une structure d'approvisionnement qui s'appelle "bio d'ici d'abord" pour pallier à cet éclatement de la production et faire en sorte que les producteurs soient regroupés pour approvisionner sur tout le territoire, on a donc aujourd'hui des produits pour approvisionner la restauration collective ». Nous explique Sophie Rosblack de Bio en Hauts-de-France.
Semaine du bio local du 22 au 30 septembre 2018
Les producteurs bio des Hauts-de-France vous propose de découvrir autour d'une cinquantaine d'animations l'agriculture bio de votre territoire.Découvrez la cartographie des manifestations dans la région sur bio-hautsdefrance.org