A31bis : le bilan avant la dernière réunion publique à Metz ce soir

La dernière réunion publique au sujet de l'A31bis est prévue jeudi 25 juin 2015 à Metz. C'est l'occasion de faire le bilan sur le projet d'agrandissement de l'A31 qui prévoit notamment l'ajout d'une troisième voie sur certaines portions et la création de nouvelles sections routières.

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De l'A31bis, on retient qu'il est indispensable. Chaque jour, plus de 80.000 véhicules empruntent quotidiennement l'autoroute pour rallier le nord de la région et le Luxembourg. S'il est déjà prévu que l'absorption de ce mouvement journalier des forces de travail soit en partie absorbé par le rail, ou encore le transport fluvial, il est certain que ces efforts consentis ne seront pas suffisants pour désengorger l'A31.

Voici le bilan des réunions publiques ainsi que les principales interrogations qui persistent. Pour rappel, le débat public est clos au 13 juillet 2015. Chacun peut encore s'exprimer sur le site dédié à l'A31bis jusqu'à cette date. Le bilan du débat doit être présenté avant le 13 septembre 2015.


Le financement

Concrètement, le coût estimé du projet, selon les tracés adoptés, est estimé entre 1,1 milliards et 1,4 milliards d'euros. Environ 80km d'aménagement sont prévus, sur les 115 de l'A31 avant le péage de Gye. Trois scénarios sont aujourd'hui possibles :
  • la concession réduite : le barreau de Toul uniquement est soumis à un péage. L'État avance 900 millions d'euros, le tout est livré dans 20 ans environ (à cause des montants à mobiliser). En terme d'argent, le scénario est ici le moins impactant pour les usagers, puisque l'A31 reste gratuit. En revanche, la saturation du réseau serait atteinte avant même la fin des travaux (vers 2030).
  • la concession partielle : 500 millions d'euros de la part de l'État, mais un péage en plus entre Fameck et le Luxembourg. Livraison en onze ans.
  • la concession étendue : en plus des deux précédemment cités, un péage entre Bouxières-aux-Dames (54) et Fey (57). L'État ne mobilise plus que 300 millions d'euros et l'autoroute est livré en six ans. C'est évidemment  le scénario le moins avantageux financièrement parlant pour les automobilistes.
En ce qui concerne les financements européens, aucun n'est identifié à ce stade, selon Samuel Meunier de la DREAL, même si la France et le Luxembourg milite pour une aide. Peu de conducteurs sont prêts à payer chaque jour, mais le délai de livraison induit par une concession réduite pose problème. Le coût détaillé est disponible ici.


Le tracé :

Globalement, voici tracé tel qu'il doit être aménagé.

Les problèmes commencent avec le barreau de Toul-Dieulouard, au sud. Il s'agit de la création de nouvelles sections, contournant et soulageant donc Nancy par l'ouest (de Gye à Dieulouard), ce qui aurait pour impact la destruction d'espaces naturels et de patrimoine selon les opposants au projet. Le Parc naturel régional de Lorraine, dans sa partie sud-ouest, est concerné.

Deuxième point de tension, le contournement de Thionville qui créerait une nouvelle section coupant littéralement Hayange en deux, de quoi faire bondir les riverains.


L'emploi

Un des points a l'avantage du dossier d'A31bis, c'est l'énorme coup de pouce à l'emploi. En effet, des travaux de cette importance vont obliger le BTP a embaucher de très nombreux ouvriers. D'après la Fédération régionale des Travaux Publics (FRTP), un million d'euros investit c'est dix emplois directs et indirects par an. Cependant, de nombreux internautes questionnent de la durabilité de ces emplois, dont la majorité pourraient être des CDD et de l'intérim.


La pollution et l'environnement

Jusqu'ici, la Lorraine est relativement épargnée. D'après une étude d'Air Lorraine, les abords du réseau restent dans les clous pour les valeurs limites annuelles de PM10 et PM2,5. Toutefois, ceux qui résident aux abords de l'autoroute redoutent des nuisances : la pollution aux particules fines (citée précédemment) dont on connaît encore mal les effets à court et long terme, le bruit généré par le passage des voitures et évidemment les chantiers (notamment Hayange et pour le barreau de Toul-Dieulouard).

De plus, les points à proximité du trafic dépassent le seuil annuel pour le dioxyde d'azote, un des principaux polluants de la circulation. Sa concentration explose le long de l'A31 (page 5 de l'étude). Enfin, la région connaît des dépassements et des pics de pollution aiguë 20 à 55 jours par an.

Anne-Lise Louyot, chargée de mission développement local à la Chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle, annonce déjà que le projet d'A31bis impacterait 120 exploitations soit 9.666 hectares de surface agricole utile et 630 emplois directs et indirects. Sans oublier les effets mentionnés plus haut par le barreau de Toul-Dieulouard.
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