L'information est sortie dans le magazine Challenges le 8 octobre. Pour réduire son déficit, l'Office National des Forêts pourrait privatiser une partie de la forêt domaniale, patiemment constituée depuis huit siècles par les rois de France, puis par la République !
En octobre 2015, le magazine Challenges annonçait la volonté de l'ONF de privatiser une partie de la forêt domaniale.L'objectif était de trouver de l'argent, indispensable au budget de l'office National des Forêts.
Deux ans et quelques mois plus tard, nouvel article, de nos confrères de Capital cette fois, qui explique que l'ONF est au bord de la faillite. Et cela malgré ces ventes de bois. Des ventes qui contribuent à 30% des ressources de l'Office mais qui ne décollent pas, selon le chiffre du magazine.
En réalité, le Code Forestier autorise déjà la cession par l'Etat de petits massifs (moins de 150 hectares), à condition que l'exploitation ne soit pas rentable et que l'intérêt écologique soit faible.
Mais le contrat d'objectif 2016/2020 de l'ONF préconise de systématiser ces ventes pour boucher le trou de l'Office, qui affiche un déficit supérieur à 20 millions d’euros sur un budget de 855 millions.
L'ensemble des syndicats de forestiers n'hésite pas à parler de "braderie" :
En 2015, selon Christian Dubreuil, alors directeur de l'ONF, qui vient de quitter ses fonctions, c'est d'abord aux collectivités locales qu'il sera proposé d'acheter ces petites forêts. Ou de les échanger contre des bois communaux pour rationaliser l'exploitation de part et d'autre. Mais la cession au privé n'était pas exclue.Cette nouvelle disposition heurte profondément les personnels de l’ONF car elle marquerait un virage sans précédent de la politique forestière de l’Etat qui initierait ainsi la privatisation au moins partielle du patrimoine forestier public.
En Lorraine, où la plus grandes partie des forêts sont publiques (Etat et collectivités), le sujet est sensible.
Après l'annonce de la fermeture du campus ONF de Velaine-en-Haye, cette annonce posait la question du rôle de la puissance publique à l'heure du "tout économique". L'administration des Eaux et Forêts remonte à Philippe le Bel, mais ça ne fait pas si longtemps qu'on lui demande d'être rentable.