La Normandie est en alerte rouge face au risque d’allergies aux pollens. La météo clémente, ces dernières semaines, a en effet favorisé la floraison précoce des bouleaux, après les aulnes et les noisetiers.
Ils commencent à vous faire éternuer dès la fin du mois de mars, voire début avril : cette année, les pollens sont déjà de sortie un peu partout en France. En Normandie, ceux des bouleaux commencent à sévir : les capteurs du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ont enregistré des quantités importantes dans la région. Bonjour, les yeux larmoyants et la gorge sèche.
Mais pas la peine d’abattre vos arbres : "les gens ont parfois peur parce qu’ils habitent sous un bouleau. Mais les allergies sont liées au contact, on ne peut pas empêcher le pollen de voler", y compris en zone urbaine, rappelle le professeur Christophe Marguet, pneumo-pédiatre et allergologue au CHU de Rouen.
Les antihistaminiques restent indispensables
Selon le ministère de la Santé, 20% des enfants à partir de 9 ans et 30% seraient sujets aux allergies en France. "On voit des patients qui ont déjà des symptômes qu’ils ont l’habitude de voir plus tardifs. Le bouleau a fleuri un peu plus tôt", confirme le Pr Marguet. "Mais l’avantage, c’est que ça ne dure qu’un petit mois."
Un mois… Précédé par les aulnes et noisetiers, et suivi presque aussitôt par les graminées. Ces dernières années, elles se font également plus précoces en raison des températures douces. Alors, leur saison s’allonge : "ça fait une continuité avec le bouleau", précise le Pr Marguet. "Et ça prend de court les attitudes de prévention. Un des moyens de prévenir les allergies, c’est de désensibiliser. Si l’on a commencé la désensibilisation tardivement, elle ne sera pas effective cette année."
Face à cette situation, les antihistaminiques restent ainsi une option plébiscitée. N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant : celui-ci pourra vous prescrire des gouttes antiallergiques pour les yeux ou le nez. Vous pouvez également vous rincer régulièrement les yeux avec du sérum physiologique ou rincer vos cheveux le soir. Des traitements d’appoint qui peuvent contribuer à soulager les symptômes.
Adopter les bons réflexes
Outre les médicaments, Christophe Marguet préconise d’aérer son domicile tôt le matin ou tard le soir, les horaires où les pollens sont les moins présents. Il faut également régulièrement changer son linge de lit, fermer les fenêtres en voiture, et bien vous protéger si vous faites du sport en extérieur, avec un masque ou des lunettes de cyclisme, par exemple.
En revanche, pas de recette naturelle miracle ! Les personnes les plus gênées par les allergies peuvent entamer un processus de désensibilisation, et espérer, donc, être soulagées l’année prochaine. "On voit des symptômes de plus en plus précoces, y compris chez les très jeunes enfants, dès 2 ans", constate le Pr Marguet.