Témoignage. "C'était magnifique à regarder" : Un pêcheur raconte son incroyable rencontre avec un rorqual

Publié le Écrit par Karine Lepainteur et Manon Loubet

Mercredi 11 octobre 2023, Dylan, pêcheur pour son loisir, effectue une sortie dans le port artificiel d'Arromanches-les-Bains, quand, soudain, un grand cétacé sort de l'eau, à seulement quelques mètres de son bateau. Il s'agirait d'un rorqual.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dylan n'est pas près d'oublier sa sortie en mer de mercredi 11 octobre 2023. Parti pêcher à bord de son bateau de quatre mètres de long dans le port artificiel d'Arromanches-les-Bains, il se retrouve quasiment nez à nez avec un grand cétacé.

Tout à coup, je vois passer un truc ! Il faisait huit à dix mètres, peut-être 12 mètres de long, et 3 mètres de large ! Je pensais que c'était une baleine.

Dylan, pêcheur de loisir à Asnelles

Le pêcheur a pris des photos et des vidéos et les a partagées ensuite sur les réseaux sociaux.

"C’est sûr, c’est un rorqual" 

D'après le GECC, le Groupe d'Étude des Cétacés du Cotentin et des mammifères marins de la mer de la Manche, il s'agirait d'un rorqual.

Petit rorqual (aussi appelé baleine de Minke), ou rorqual commun, Gérard Mauger, le président-fondateur du GECC attend plus d'informations pour se prononcer, mais il penche pour la seconde hypothèse.

"C’est la forme de sa nageoire dorsale qui est vraiment caractéristique des rorquals. Il me manque de voir la pectorale ou le haut du crâne pour faire la différence entre petit et commun."

Après la baleine bleue, le rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère au monde. Sa taille moyenne est de 19 à 20 mètres de long, pour un poids moyen de 40 à 50 tonnes, allant parfois jusqu'à 70 tonnes !

Le petit rorqual, lui, est reconnaissable par la couleur blanche de ses pectorales. "Cette bande blanche se voit bien par transparence", précise Gérard Mauger. Il ne mesure pas plus de 10 mètres de long, à taille adulte.

"Je n'ai pas eu peur !"

Dylan raconte que s'il avait eu sur lui masque et tuba, il n'aurait pas hésité à plonger, pour voir l'animal de plus près. C'est sa première rencontre avec un rorqual. Mais pas avec d'autres grandes créatures marines :

"Depuis quelques années, on voit énormément de dauphins, et une fois, j'ai même vu un requin pélerin", précise le pêcheur.

Par contre, j’ai dû ranger mes cannes à pêche, car il a tout mangé. Il n’y avait plus de poisson après son passage !

Dylan, pêcheur de loisir à Asnelles

Pour Gérard Mauger, la présence de rorqual sur nos côtes n'a rien de surprenant : "Ça fait partie des espèces visiteuses !"

Le petit rorqual, le rorqual commun et la baleine à bosse ne sont en fait qu'en transit dans la mer de la Manche.

En transit dans la Manche

Ils vont chercher leur principale source de nourriture, le krill (des petites crevettes), dans les eaux froides de l'Antarctique et se reproduisent dans les eaux chaudes de l'Atlantique Sud. 

"Ce sont des espèces peu rapides, assez placides. Elles remontent à la surface pour respirer."

C’est sûrement à cette occasion que Dylan a pu observer son rorqual. Mais Gérard Mauger rappelle qu'il est important de garder ses distances. Tous les cétacés sont protégés et leur dérangement intentionnel est interdit en France.

"On n’a pas le droit de s’approcher à moins de 100 mètres. Et pour des gros animaux comme ça, il vaut mieux être à 200 mètres."

Dylan est resté à distance, conscient que l'animal pouvait faire chavirer son bateau.

Six baleines à bosse et quatre rorquals observés en Manche

Samedi 7 octobre, c'est une baleine à bosse qui faisait la joie de témoins au large de Tatihou. D'après Gérard Mauger, on peut s'attendre à voir d'autres grands cétacés dans la Manche, même si leur observation ne date pas d'hier.

Le rorqual commun peut être sédentaire dans certaines régions de Méditerranée, mais il ne séjourne pas en mer du Nord ou de la Manche, contrairement au grand dauphin qui vit, désormais, le long de nos côtes à longueur d’année.

Recenser les cétacés pour mieux les comprendre

LE GECC a pour mission de recenser les espèces dans la Manche. Pour les aider, vous pouvez leur signaler toute observation de mammifère marin par ces différents moyens :

Les observations sont rendues publiques sur l'application et permettent d'avoir un aperçu de qui visite notre littoral.

Pour en savoir plus ces animaux, Gérard Mauger a édité un livre sur "La vie cachée des cétacés en Normandie".

Et pour vous donner un aperçu de la taille d'un rorqual, vous pouvez vous rendre à la maison de la baleine à Luc-sur-Mer.

Ici est exposé le squelette d'un cétacé échoué sur la côte de Nacre dans la nuit du 14 au 15 janvier 1885. Selon Gérard Mauger, il s'agirait de la même espèce que celle observée par Dylan dans le port artificiel d'Arromanches-les-Bains.

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information