Le président de la République était attendu à Caen mercredi 22 mai pour rendre l'hommage national aux deux agents tués lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire le 14 mai. Finalement, c'est Gabriel Attal qui présidera la cérémonie à l'ancienne maison d'arrêt. Explications.
Emmanuel Macron était attendu mercredi 22 mai à Caen (Calvados) pour un hommage national à Fabrice Moello et Arnaud Garcia, les deux agents pénitentiaires tués 14 mai à Incarville (Eure). L'attaque du fourgon a permis l'évasion d'un détenu toujours en cavale.
C'est Gabriel Attal, le Premier ministre, qui présidera finalement la cérémonie, a annoncé la porte-parole du gouvernement, à l'issue du conseil des ministres de ce mardi.
L'hommage aux agents pénitentiaire se tiendra mercredi midi à l'ancienne maison d'arrêt de Caen. Le bâtiment se situe près des bureaux du Pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ), où officiaient les deux agents tués.
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"Cruelle désillusion" des syndicats pénitentiaires
Ce mardi, l'intersyndicale d'agents pénitentiaires déplore l'absence du président de la République à l'hommage. "C'est un nouveau coup de massue pour les personnels pénitentiaires !", lance le collectif dans un communiqué, signé par les syndicats FO, CGT, UFAP et SPS.
"Si l’urgence de la situation en Nouvelle-Calédonie justifie la mobilisation pleine et entière de l’État et du gouvernement, le déplacement du président de la République pouvait sûrement s’envisager à l’issue de l’hommage national", estiment les syndicats, qui ajoutent : "Ce moment privilégié est d’ores et déjà marqué par la cruelle désillusion que suscite l’absence du président de la République (...). Cela pourrait également être considéré comme un manque de respect des personnels pénitentiaires".
Emmanuel Macron a rencontré les familles
Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a informé, ce mardi à l'Assemblée nationale, qu'Emmanuel Macron a rencontré ce jour les familles de Fabrice Moello et Arnaud Garcia.
Le président de la République a fait savoir qu'il prendrait l'avion ce mardi soir pour se rendre en Nouvelle-Calédonie. La collectivité d'outre-mer est le théâtre de violentes émeutes depuis l'adoption par le Parlement, le 14 mai, du projet de loi constitutionnelle permettant l'élargissement du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. "Il a été annoncé par le président de la République en conseil des ministres qu'il se rendra sur place (...) pour y installer une mission", a indiqué, ce mardi 21 mai, la porte-parole du gouvernement.
Émeutes en Nouvelle-Calédonie
Depuis 1998, la participation aux élections provinciales et aux référendums en Nouvelle-Calédonie est soumise à des règles spécifiques afin de garantir une représentation adéquate des Kanaks, le peuple autochtone. La réforme constitutionnelle, contestée par les indépendantistes de l'archipel, doit permettre l'entrée de nouveaux électeurs (domiciliés sur place depuis plus de 10 ans), provoquant une mise en minorité des Kanaks.
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Depuis l'adoption de la réforme, les protestations violentes ont lieu dans l'agglomération de Nouméa, la capitale du territoire. Trois civils et deux gendarmes ont été tués. Des barrages ont été érigés, des routes bloquées et les incendies se succèdent.