"Ça réveille de mauvais souvenirs pour les collègues" Le ras-le-bol des surveillants pénitentiaires après l'évasion de deux détenus de Caen

En un mois, deux prisonniers du centre de détention de Caen se sont évadés. S'ils viennent d'être arrêtés en Vendée, il reste que ces nouvelles évasions posent questions, et réveillent des fantômes, cinq mois après l'évasion meurtrière de Mohamed Amra au péage d'Incarville.

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Ce mardi 15 octobre 2024, deux fugitifs ont été arrêtés près du Puy du Fou, en Vendée. Un important dispositif de gendarmerie a permis leur interpellation sans heurts. Tous deux s'étaient récemment évadés du centre de détention de Caen.

Une évasion sans doute organisée grâce à un téléphone portable

Le premier s'est échappé début septembre lors d'une permission de sortie sans escorte. Le second fuyard a quant à lui organisé son évasion avec un complice qui l'attendait dans une voiture lors d'un transfert lors duquel il était accompagné d'un surveillant et d'une conseillère d'insertion.

"Le véritable problème, c'est l'absence de moyens techniques pour contrôler les téléphones portables en prison, nous explique un agent pénitentiaire. Les détenus se mettent en relation avec une personne à l'extérieur et parviennent à organiser leur évasion".

Cinq mois après l'attaque mortelle du fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville et l'évasion de Mohamed Amra, cette nouvelle affaire "réveille de mauvais souvenirs pour les collègues", commente le même agent. Lors de ce drame, les agents Arnaud Garcia et Fabrice Moello sont morts. Trois de leurs collègues ont été grièvement blessés.

Une semaine plus tard, le 21 mai, un accord sur le renforcement de la sécurité des agents pénitentiaires était signé au ministère de la Justice. Outre des mesures de sécurisation des véhicules et l'évolution des matériels d'armement, le garde des Sceaux s'était engagé à déployer des dispositifs de brouillage des téléphones dans les prisons françaises.

Le processus sera accéléré pour passer de 18 à 38 établissements équipés de brouilleurs entre 2024 et 2025 et de 38 à 90 dispositifs anti-drones sur la même période.

Eric Dupond-Moretti, ex-ministre de la Justice, le 21 mai 2024

En attendant que les prisons et centres pénitentiaires soient convenablement équipés, les agents pénitentiaires demeurent sous pression lors des transferts. Environ 700 évasions ont lieu chaque année en France - la plupart du temps lors de permission ou de transferts - seulement une douzaine directement depuis la prison.

Hasard du calendrier, une réunion a lieu aujourd'hui même au ministère de la Justice avec les organisations syndicales. Diverses thématiques sont à l'ordre du jour, notamment la sécurité des escortes et des agents, la formation, l'armement et l'équipement. Derrière les murs des prisons, "l'ambiance est pesante et lourde en ce moment", concède un surveillant.

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