Dans les zones rurales comme en ville, il est de plus en plus difficile de trouver un spécialiste ou un médecin pour une urgence. Nous avons rencontré, en Normandie, deux femmes qui se mobilisent pour améliorer le parcours médical des patients.
Parmi les soignants qui se mobilisent et trouvent des solutions innovantes, Katia Desmonts est la première Infirmière en Pratique Avancée de la Manche. Cette nouvelle qualification lui permet de soulager les médecins du secteur. Claudie Douchin, elle, est à l'origine d'un dispositif qui vient proposer des solutions pour les malades qui ne trouvent pas de soignants disponibles à proximité.
Katia : infirmière en pratique avancée
C’est une sorte de “super infirmière”, Katia est l’une des premières “IPA” qui exerce dans le nord-Cotentin. Si cet acronyme ne vous dit rien, c’est normal : il désigne une ou un infirmier “de pratique avancé”. Cette nouvelle qualification des infirmier(e)s existait déjà dans plusieurs pays d’Europe, mais en France, elle n’a été mise en place qu’en 2018 et les premier(e)s infirmier(e)s sont sortis d’école en 2020. Deux années de formation supplémentaires permettent à ces soignants d’élargir leurs compétences et de prendre en charge certaines tâches qui étaient autrefois réservées aux médecins. Objectif affiché : réduire la charge de travail des médecins pour améliorer l’accès aux soins et la qualité du parcours des patients. Le dispositif montre déjà son efficacité comme dans le Limousin sur le plateau de Millevaches.
Katia explique qu’elle prend en charge beaucoup de patients atteints de pathologies chroniques stabilisées : maladies cardiovasculaires, neurologiques, insuffisances respiratoires ou autres. Une aide précieuse permettant de soulager les médecins qui se font rares dans ce coin reculé de Normandie.
Quand l'infirmière en pratique avancée voit des patients, elle permet aux médecins traitants de libérer du temps pour accueillir des habitants qui n'avaient plus accès aux soins.
Katia Desmontsinfirmière en pratique avancée
Retrouvez ci-dessous, l'interview complète, en vidéo :
Claudie Douchin : la CCSNP, une équipe à l’affût pour trouver des solutions
Pour la directrice adjointe de la Cellule de Coordination des Soins Non Programmés de Normandie, “Il n’y a jamais une absence totale de solution pour un patient qui a besoin de soin. Il y a toujours un embryon de solution”. Avec son équipe, elle s’est donné la mission de “faire naître ces solutions”.
Mais, qu'est-ce qu’un soin non programmé exactement ? En clair, c’est un malade, qui n’est pas en danger vital, qui n’a donc rien à faire à l’hôpital, mais qui doit quand même voir un médecin pour éviter que la situation ne devienne critique. Avec le manque grandissant de médecins, les patients se retrouvent souvent sans solutions et c’est dans cette situation qu’ils peuvent solliciter les équipes de la CCSNP.
Cette solution d'accès à un soin non programmé est basée sur toute la Normandie, avec la cellule de coordination qui est la seule pour le moment en France
Claudie DouchinDirectrice adjointe CCSNP
La cellule de coordination prend en charge des appels provenant des centres d’appel du 15 ou des médico-bus qui sont en service en Normandie.
Quand un patient doit voir un médecin, mais ne parvient pas à obtenir de rendez-vous, la CCSNP se charge de lui trouver une solution dans un cabinet classique ou en téléconsultation.
Retrouvez l'interview complète de Claudie Douchin :
Pour améliorer encore la qualité de prise en charge, Claudie Douchin et ses équipes ont mis en place des téléconsultations “assistées augmentées” : les patients sont reçus dans un cabinet spécialement équipé pour réaliser des examens à distance et une infirmière est présente pour accompagner le malade.