Toujours très populaire, la cérémonie de minuit de Pegasus Bridge permet aux visiteurs et aux soldats de commémorer ensemble le premier assaut du Débarquement à Bénouville, dans une atmosphère moins sécurisée et guindée qu'ailleurs.
Les vétérans du D-Day ont beau avoir tous plus de 90 ans, ils ont toujours, pour certains, une bonne descente. Mercredi 5 juin en soirée, l'heure était aux commémorations festives autour du pont de Bénouville, renommé Pegasus Bridge après la Seconde guerre mondiale en hommage à l'emblème des parachutistes anglais qui avaient repris le pont aux Allemands aux premières heures du Débarquement, avec un atterrissage à 0h16 dans la nuit du 5 au 6 juin.
La cérémonie de minuit de Pegasus Bridge honore depuis à coup de champagne et dans une ambiance populaire ce premier assaut du D-Day. Les vétérans présents ont eu le droit à leur coupe. Ils ont trinqué avec les hommes de l'armée britannique et les touristes.
Sous les ordres du major John Howard, c'est la 6e division aéroportée britannique qui avait été transportée en planeur autour du pont de Bénouville. Ce dernier représentait un objectif stratégique : détruit, il aurait isolé et privé de ravitaillement la division aéroportée britannique parachutée à l'est des plages du Débarquement. La mémoire du major Howard était vive mercredi soir. C'est sa fille qui a raconté avec émotion au public l’histoire de son père et de ses hommes.
"Nous devons nous rappeler des héros"
Dans un évènement de célébration toujours populaire, car la foule est libre de traverser le pont et de discuter avec les vétérans et soldats présents pour la cérémonie de minuit, c'est la fanfare Band of liberation qui avait ouvert les festivités de la soirée vers 22 heures. Des visiteurs de toutes nationalités, britanniques, néo-zélandais, belges... étaient présents pour participer à ces commémorations et se rappeler de la bravoure des soldats du major Howard."Je suis très heureux d'être ici et de voir ces gens et ces militaires participer aux festivités. Nous devons nous rappeler des soldats, des héros qui sont morts pour la liberté", témoigne Raùl, un Espagnol venu seul en voiture pour être présent sur les bords du canal de Caen.
Luc, habillé d'un costume de parachutiste américain de la Seconde guerre mondiale, a lui fait le voyage de Belgique pour assister à ces commémorations. "Ils venaient ici pour nous libérer du nazisme. C'est pour que l'histoire reste en vie qu'on est là", dit-il.
"L'ambiance est joyeuse ici"
Un peu en avance sur l'horloge, les militaires britanniques ont ouvert le champagne aux alentours de 23 heures. L'hymne national britannique "God save the Queen" est entonné. Suivi de "La Marseillaise". Harry, 92, ans, et vétéran de la Seconde guerre mondiale qui participé à la Bataille de Normandie puis aux combats aux Pays-Bas, préfère continuer à siroter sa bière. "Il y a des souvenirs toujours difficiles, mais l'ambiance est joyeuse ici, c'est une belle soirée", confie t-il. La foule espérait la venue du prince Charles, qui s'était déplacé à Pegasus bridge pour les commémorations du 70e anniversaire du Débarquement en 2014. Mais le fils de la reine d'Angleterre n'est finalement pas venur boire le champagne cette année. Ce qui n'a pas empêche la fête de se prolonger tard dans la nuit.