Les services d'urologie et de médecine nucléaire du CHU de Caen Normandie ont exposé, mercredi, dans le hall le robot aux bras télé articulés pour sensibiliser au cancer de la prostate. Le docteur Waeckel, urologue à Caen, et le docteur Vigne, expliquent leurs méthodes de traitement de la maladie.
Un robot et des médicaments radioactifs. À l'occasion de la journée de sensibilisation sur les maladies masculines, deux médecins du service urologie et de médecin nucléaire, ont accueilli les visiteurs du CHU de Caen Normandie (Calvados), mercredi 15 novembre. Entre explications et vente d'écussons, la possibilité de piloter le robot chirurgical "Da Vinci X" dans le hall de l'hôpital.
"Des trous d'à peine un centimètre"
Depuis 2019, le CHU de Caen est doté de cet outil, partagé entre différents services dont celui d'urologie, qui l'utilise deux jours par semaine. "Grâce à cet équipement, on réalise des opérations mini-invasives, en position assise grâce à la console chirurgicale, détaille Dr Thibaut Waeckel, urologue. On peut ouvrir la paroi de l'abdomen avec beaucoup plus de facilités qu'avant, par des petits trous d'à peine un centimètre."
En urologie, ce robot aux bras télé articulés a déjà permis d'opérer 800 patients, soit 200 par an, atteints d'un cancer de la prostate. Pour Movember, les visiteurs du CHU ont pu s'initier. "Des enfants ont testé, ils ont bien réussi, car c'est assez intuitif. Les pinces ont une prise en main facile", se réjouit Dr Waeckel.
Pour compléter la démonstration, l'urologue procède à l'épluchage d'une orange. L'opération est hypnotisante, tant elle est à la fois précise et impressionnante.
Cibler et irradier les liaisons du cancer
Parce qu'une opération ne suffit pas toujours, Docteur Jonathan Vigne, spécialisé en radio pharmacie était présent pour démocratiser la radiothérapie. "L'idée consiste à proposer des médicaments diagnostics, capables de détecter plus précocement si le patient va rechuter ou non après son traitement chirurgical", expose Dr Vigne.
Dans le cas où le patient a besoin d'un traitement supplémentaire, il pourra recourir à la radiothérapie interne, à partir de 2024 au CHU de Caen.
"On modifie la radioactivité de la première molécule diagnostic pour en faire un agent thérapeutique. Ensuite, on cible les lésions du cancer, et au lieu d’en faire simplement une image, on les irradie grâce à ce médicament, comme le ferait une radiothérapie. Cette fois, le rayon ne traverse pas votre corps, il est déjà dedans."
Docteur Jonathan Vigne, spécialisé en radio pharmacieà France 3 Normandie
Des techniques innovantes promues dans le cadre du mouvement international Movember. "Soutenir la Fondation du CHU, c'est contribuer à ces avancées", concluent les deux médecins, engagés avec les acteurs locaux tout au long du mois de novembre.