Depuis plusieurs années, la cantine de Courtonne-la-Meurdrac, près de Lisieux, travaillait le plus possible avec des produits locaux. En cette rentrée, elle vient de franchir une nouvelle étape, le 100 % bio, un choix qui a un coût.
En 2009, une de nos équipes de reportage s'était rendue à Courtonne-la-Meurdrac pour découvrir la cantine de ce village de 700 habitants, une cantine peu ordinaire où les repas étaient entièrement cuisinés sur place avec le plus possible de produits de la région. Près de dix ans plus tard, la commune vient de franchir une nouvelle étape et devance les objectifs fixés par le projet de loi Agriculture et alimentation qui devrait être adopté le 2 octobre prochain. Alors que la restauration collective devra proposer au moins 20% de bio dans les assiettes en 2022, cette cantine du Pays d'Auge affiche dés à présent du 100% bio au menu.
"Nous ne voulons plus donner à nos enfants à la cantine des produits qui contiennent des pesticides, parce qu'on sait que ça empoisonne nos enfants", explique Eric Boisnard, le maire de la commune, "On est là pour les éduquer, pas pour les empoisonner." Un choix de conviction donc mais qui a un coût pour le village et la cantinière. Pour cette dernière, pas toujours facile de trouver des fournisseurs. Si viandes et légumes proviennent de producteurs de la région, certains produits comme le pain sont plus compliqués à trouver.
Puis vient la question du coût: le passage au 100% bio représente 4000 € de frais supplémentaires pour la commune qui a vu son budget cantine augmenter de près de 40 %. La municipalité n'a pas souhaité répercuter ce surcoût sur les familles. Le prix de la cantine reste inchangé en cette rentrée 2018: 3,55 € le repas.
Mais malgré les difficultés, l'initiative séduit. Deux autres communes voisines ont ainsi décidé d'introduire le bio dans leurs cantines.
Intervenants:
- Dominique Coquin, cantinière
- Eric Boisnard, maire de Courtonne-La-Meurdrac
- Didier Pellerin, éleveur boivin bio
