Si Cécile a trouvé le stage de ses rêves, Clémence a l'impression de perdre son temps à attendre sur une chaise. Pendant deux semaines de stage, du 17 au 28 juin, les élèves de seconde peuvent espérer trouver leur voie professionnelle, ou à l'inverse, attendre les vacances d'été avec impatience.
Cette année, les vacances ont été repoussées de deux semaines. Les élèves de seconde générale et technologique devaient, pour la toute première fois, trouver un stage d'observation du 17 au 28 juin. Un stage présenté comme une opportunité de découvrir la vie en entreprise avant que débutent les congés d'été. Ils nous racontent leurs expériences.
"C’est compliqué de trouver un stage de seconde"
"C'était la simplicité de trouver un stage grâce à ma mère", reconnaît Aglaé, 15 ans, contactée pendant sa pause matinale. Depuis lundi, l'élève en seconde générale est en immersion dans une école à Caen (Calvados), où sa mère est enseignante. Elle accompagne les enfants de maternelle dans les activités pédagogiques et découvre le fonctionnement de l'établissement.
Même si je ne fais pas mon stage dans un domaine qui m'intéresse, je le trouve utile pour découvrir le fonctionnement d'une école.
Aglaé, 15 ans
Ce n'était pas vraiment son stage de rêve, mais au moins elle en a trouvé un. "J'aurais aimé découvrir un domaine artistique mais c'est compliqué de trouver", explique l'adolescente. L'année dernière, durant son stage de 3ème au collège, Aglaé avait essuyé deux refus avant d'intégrer un cabinet d'architecture.
À la différence du stage obligatoire de 3ème − qui dure une semaine en hiver −, celui de seconde s'étend sur deux semaines. La plupart des élèves ont été prévenus tardivement et n'ont pas pu être accompagnés dans leurs recherches par leurs enseignants : "Les seuls moments où nous avons parlé du stage en classe, c'était pour faire un point sur nos démarches et rendre les conventions".
"C'est un projet qui devient sérieux"
Malgré ces difficultés, certains élèves ont réussi à trouver le stage parfait. C'est le cas de Cécile, 15 ans, qui découvre le métier de musicothérapeute à Dives-sur-Mer. "Je suis intéressée depuis toujours par la musique et le soin", explique la lycéenne qui pratique la flûte traversière.
"J'ai pu accompagner ma tutrice dans un institut médico-éducatif, où j'ai été en contact direct avec des patients avec un trouble autistique", raconte Cécile, qui apprécie de pouvoir contribuer aux séances. Un stage sur le terrain qui la conforte dans son choix d'orientation professionnel.
Ce n'est seulement un stage d'observation : j'ai pu jouer de la flûte en duo devant des enfants.
Cécile, 15 ans
"Au début, je me disais que c'était une découverte mais finalement c'est un projet qui devient sérieux", remarque la musicienne, qui avait déjà réalisé un stage au sein de l'orchestre régional de Normandie. Du côté de Thury-Harcourt, Milo a aussi opté pour la musique : "Je fais mon stage avec mon ancienne professeure de musique au collège".
L'adolescent a tenté d'intégrer des conservatoires, sans succès. "Je ne me suis pas découragé car je me serais ennuyé chez moi pendant deux semaines. C'est l'occasion de découvrir mon ancien collège de l'intérieur même si je ne suis pas certain de devenir enseignant", concède le lycéen de 16 ans.
"Je perds deux semaines de vacances"
Une partie de ses camarades de lycée n'ont pas trouvé de stage."C'est beaucoup d'investissement. Je peux comprendre que ce soit difficile pour certains élèves de se motiver quand on n’a rien à rendre en retour. Il faut avoir des contacts pour trouver", constate Milo, scolarisé au lycée Malherbe de Caen.
Les parents de Clémence l'ont encouragée à faire son stage au sein d'un cabinet de notaires, pour découvrir un secteur en lien avec l'économie. "J’ai l’impression de perdre deux semaines de vacances, je reste sur la même chaise toute la journée et j’observe", grimace l'adolescente de 16 ans. Avec du recul, elle aurait préféré ne pas en faire du tout.
J'ai pu découvrir l'envers du décor de la télévision : aller en reportage, assister au montage des sujets et découvrir le plateau où sont filmées les émissions.
Inès, 15 ans
Inès, 15 ans, aurait aussi bien troqué son stage à France 3 Normandie contre des sorties entre copines : "C'est plus un stage pour nous occuper avant les vacances". "Mais au final, je trouve cette expérience hyper-intéressante. Je découvre les dessous de la télévision et ça m'intéresse", témoigne l'adolescente.
L'année prochaine, Inès choisira une spécialité Anglais au lycée, afin d'approfondir son intérêt pour l'actualité internationale. Et peut-être, un jour, devenir journaliste à son tour :"J'ai aimé contribuer à cet article, en interrogeant mes amis sur leur stage et en mettant en forme leurs témoignages. Ça m'encourage à poursuivre dans cette voie".