Témoignages. "Un bulle de bonheur" : pour voir Dupont, Lebrun ou Curry, ces Normands ont cassé leur tirelire (ou pas) et vécu à fond les JO de Paris

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Publié le Écrit par Boris Letondeur

Isabelle, Maxime et Adrien sont Normands mais ne se connaissent pas. Pourtant, ils ont un point commun, celui d'avoir vécu à fond les JO de Paris 2024. Pendant six, sept ou dix jours, ces trois passionnés de sports ont été à Paris, à Lille, à Vaire-sur-Marne, à Versailles et ont assisté à des moments fabuleux, historiques, emplis d'émotions.

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"C'était un rêve et je l'ai réalisé". Isabelle n'est toujours pas redescendue de son nuage. Pour cette institutrice de Valdallière, ancienne pongiste de haut niveau, fan des sports, les JO à Paris étaient synonymes de graal. Alors, dès qu'elle a su que la capitale française avait enfin obtenu l'organisation des Jeux, elle a commencé à économiser, à raison de "10 euros par mois depuis juin 2017, puis avec aussi un peu d'argent aux anniversaires et aux Noëls, histoire de dire 'je fais ma petite cagnotte'".

10 disciplines en 10 jours

Au final, elle dépense 1600 euros de billets, près de 300 euros de train et 90 euros de métro, "finalement, pas plus cher que de s'offrir un beau voyage à l'autre bout du monde", compare-t-elle. Surtout que les émotions qu'elle a vécues pendant dix jours, seule ou avec son fils Thomas, n'ont pas de prix.

Le rugby à 7 avec Antoine Dupont, le tennis de table avec les Frères Lebrun et Simon Gauzy, l'arrivée de la course cycliste féminine sous la Tour Eiffel, le pentathlon moderne à Versailles, du tir à l'arc, du volley, du handball, du basketball, du canoë et de l'athlétisme au Stade de France. "Je suis heureuse, des souvenirs plein la tête. Que de bons moments passés à travers tous ces sports".

L'ambiance générale et l'organisation ont été incroyables du début à la fin. Les gens étaient heureux d’être là avec un mix parfait entres familles et connaisseurs. Une bulle de bonheur au dessus de Paris.

Maxime, professeur d'EPS

Le même enthousiasme s'est emparé de Maxime. Tellement pressé que ça commence qu'il y est allé avant même la cérémonie d'ouverture, voir des matchs du Rugby à 7. "Pour le match de la France, c'était quasiment plein. Il y avait pas mal de gens déguisés, qui avaient les drapeaux de leurs pays. C'était plus convivial, plus familial que des matchs de foot".

Originaire de La Ferrière-aux-Etangs dans l'Orne, il est aujourd'hui professeur d'EPS en région parisienne, avec "l'avantage de ne pas avoir eu besoin de débourser de l'argent pour le logement et le transport". Il tenait absolument à voir "des disciplines que l'on ne voit pas forcément ailleurs qu'aux JO, sur des sites différents, variés", alors il a pris des billets pour du rugby à 7, du volley, de la boxe, du skate, du kayak, du triathlon, du cyclisme et de l'athlétisme. C'est peu dire qu'il n'a pas été déçu.

Les souvenirs d'épreuves dans des lieux iconiques

Ses trois meilleurs moments sont la victoire de Nicolas Gestin en canoë slalom "au milieu d'une centaine de supporters venus de Bretagne mettre une ambiance de folie", l'achat en dernière minute d'une place à 27 € pour voir son ami Corentin Le Clézio courir le 800 m au Stade de France "en se faufilant au bord de la piste avec filouterie", et sa journée sur site urbain de la Concorde où il a pu voir "la fée du skate Raissa Leal, l'entraînement des Bleus du basket 3x3 et les répétitions d'Anthony Jeanjean en BMX freestyle".

Quand tu vois LeBron James et Steph Curry passer à 3 mètres de toi, tu te frottes un peu les yeux.

Adrien, spectateur des JO de Paris

Adrien, pour sa part, est allé assister à six épreuves. Ce Caennais s'est d'abord rendu à l'Arena Porte de la Chapelle pour du badminton, puis à Lille voir deux matchs des poules de basketball : France - Allemagne et USA - Porto Rico, avant d'assister à France Hongrie en handball, à des qualifications d'athlétisme et à une finale de skate. 

"J'étais au dernier rang, j'avais vu sur tout Paris, la Tour Eiffel, Les Invalides". Pour autant, il voyait parfaitement l'épreuve, avec Snoop Dogg et Tony Hawk pas loin devant lui. Il n'oublie pas non plus les "Teddy, Teddy" entonnés dans le stade de Lille en plein match de basket alors que l'équipe de France de judo disputé l'or par équipe à Paris.

Chargé de communication à Caen, Adrien a été malin dans sa quête de sésame pour les épreuves. "J'ai acheté mes billets au compte-gouttes sur un an. Comme je travaille sur ordinateur, je me connectais les jeudis quand des places étaient remises en vente. La plus chère que j'ai payée, c'était 80 euros". La finale de skate lui a coûté 50 €, le badminton, 40 €, le hand 25 €. "Au final, ça fait un budget raisonnable", analyse-t-il.

Comme beaucoup de spectateurs de la quinzaine olympique, il a adoré "l'ambiance un peu partout, les émotions différentes, voir une finale, les remises de médailles et un côté multiculturel très chouette". Il est évidemment passé voir la vasque-montgolfière, et a fait un crochet par le Club France, situé dans le Parc de la Villette où il compte bien retourner lors des Jeux Paralympiques, pour "visiter les maisons des supporters des autres pays". Retourner à Paris n'était pas prévu dans son programme, mais il se laissera sans doute tenter par un crochet au Stade de France, car "il est quand même beau en configuration olympique". Preuve que la flamme n'est toujours pas éteinte dans le cœur des passionnés. 

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