Le Gault et Millau 2025 vient de récompenser les meilleures grandes tables de France. Mais le célèbre guide jaune ne distingue pas seulement des restaurants. Chaque année, d'autres métiers gastronomiques sont à l'honneur.
C'est une annonce attendue chaque année par les amoureux de la gastronomie : le Gault Millau a révélé lundi 18 novembre son palmarès des meilleures tables de France et a sacré l'illustre chef étoilé Frédéric Anton, cuisinier de l'année 2025.
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En Normandie, seul le restaurant Gill de Rouen (Seine-Maritime) figure parmi les nouveaux lauréats de cette nouvelle édition.
Des coquilles Saint-Jacques, à la poire de saison, le talentueux chef rouennais Gilles Tournadre, qui avait décidé de s'émanciper de ses deux étoiles au guide Michelin, ne travaille "que des produits de saison, au gré des inspirations et du marché".
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Mais cet établissement et les autres bonnes tables de France ne sont pas les seules à régaler les papilles. Et le guide du Gault et Millau l'a bien compris, en distinguant également au fil des années les autres métiers de bouche.
"Une synergie naturelle avec les chefs cuisiniers"
Fromagers, chocolatiers, pâtissiers et même des foodtrucks font également partie des artisans mis à l'honneur dans le guide en Normandie. C'est notamment le cas de Christophe Tourneux.
Titré Meilleur Ouvrier de France en 2004, le charcutier traiteur affichait déjà une belle renommée à Caen. Mais cette mention dans le fameux guide jaune de Normandie représente "toujours une belle satisfaction. Être reconnu pour la qualité de son travail, c'est un challenge quotidien. Même après 20 ans dans le métier. Ça montre qu'on est toujours dans le coup" sourit l'artisan normand, qui a repris la charcuterie familiale de la rue de Seine à Caen en 2001.
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Des épicuriens viennent spécialement de Paris pour déguster les pâtés en croûte, boudins blancs et autres créations de Christophe Tourneux et son équipe, qui estiment s'être nettement rapprochés des techniques de la cuisine avec le temps.
"On voit que la consommation a beaucoup évolué depuis 4 ou 5 ans. Avec les réseaux sociaux, la street-food et les recettes du monde entier sont arrivées chez nous. Et nous avons emmené des compétences de boulangerie par exemple pour proposer des petits garnis, en mode street-food par exemple. Nous avons développé un bagage technique, qui fait qu'on a une synergie naturelle avec les chefs cuisiniers, qui sont parfois étonnés de notre savoir-faire" développe le Meilleur Ouvrier de France 2004. Il estime que la reconnaissance du Gault et Millau récompense cette "rigueur, cette créativité et cette qualité de prestations des artisans".
"Un bon travail mérite de la reconnaissance"
Le discours est similaire du côté d'Alban Guilmet : le chocolatier pâtissier caennais se félicite que "le Gault Millau soit aussi ouvert aux métiers de bouche. Tous ceux qui effectuent un bon travail méritent de la reconnaissance".
S'il admet qu'il est difficile de mesurer l'impact réel de la mention de ses boutiques pâtissières et chocolatières dans le Guide Jaune en comparaison des réseaux sociaux et du bouche à oreille, le Normand ne doute pas de l'intérêt de cette distinction pour sa filière.
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"Je fais partie de l'association Relais Desserts, qui rassemble l'élite mondiale de la pâtisserie. Et ces distinctions comme le Gault et Millau sont quelque chose dont nous parlons souvent ensemble. C'est toujours positif de voir des récompenses comme celle-ci" commente Alban Guilmet qui y voit un acte concret de validation de sa philosophie de travail haut de gamme, notamment portée sur la qualité des matières premières.
"Tout a augmenté économiquement parlant. J'ai par exemple l'habitude de travailler avec des noisettes du Piémont, que je trouve excellentes. À cause des hausses de prix, j'aurais pu changer pour des noisettes moins cher, mais je m'attache à conserver des produits de haute qualité, assure le chocolatier pâtissier. Et cette régularité d'exigence paye", auprès des clients, comme auprès des références de la gastronomie.