Le maire de Poses (Eure), Georgio Loiseau, a publié en fin d’année 2023, un arrêté municipal visant à réduire les nuisances sonores dans son village. Le texte pointe du doigt notamment certains chiens et leurs aboiements intempestifs.
Poses est un joli village de l’Eure où 1 200 habitants apprécient de vivre dans un cadre bucolique bordé de forêts et entourés de trois lacs très animés dès que les beaux jours sont là.
15 à 20 heures par jour d'aboiements
Ce calme propre à la campagne est parfois perturbé par plusieurs heures d’aboiement qui excèdent certains habitants : « Vous pouvez questionner de nombreux maires, les troubles du voisinage c’est notre lot quotidien. Les gens pensent que quand on est à la campagne, on peut se permettre de faire du bruit sans que personne ne dise rien. Et bien non, nous aussi on a le droit à la tranquillité. Il ne s’agit pas non plus d’être complètement intégriste et de refuser d’entendre le coq chanter. Là, on est sur des nuisances de l’ordre de 15 à 20 heures par jour d’un chien qui aboie sous vos fenêtres », précise le maire élu en 2020 Georgio Loiseau.
C'est pour cette raison qu'il a pris un arrêté municipal en fin d'année 2023, visant à réduire les nuisances sonores dans son village, dont les aboiements intempestifs de chiens.
Quand certains habitants lui reprochent de ne pas avoir fait de pédagogie autour de cela, l’édile rétorque : "c’est complètement faux. Pour accepter la plainte d’un administré, j’attends d’avoir deux voisins différents qui traitent du même sujet. J’envoie dans un premier temps un courrier au propriétaire. Il peut s’agir aussi de cas de maltraitance où le chien reste dehors toute la journée. Pour moi un chien qui aboie toute la journée, c’est qu’il y a quelque chose !"
Des PV pourraient être dressés
Georgio Loiseau nous précise qu’il ne se passe pas un mois sans qu’il reçoive une plainte d’administré pour ce type de nuisance, "et ce n’est pas toujours le même propriétaire de chien qui est concerné !".
L’arrêté stipule que « les propriétaires, gardiens ou détenteurs d’animaux à quelque titre que ce soit, sont tenus de jour comme de nuit de prendre toutes les mesures propres à préserver la tranquillité du voisinage (…) laisser un chien dans un enclos sans que son gardien ne puisse à tout moment faire cesser ses aboiements prolongés ou répétés » et « de jour comme de nuit de tenir enfermé à l’intérieur d’un appartement ou dans une maison d’habitation un chien dont le comportement trouble la tranquillité publique ».
En cas de non-respect, des procès-verbaux pourraient être dressés.
"C’est un simple droit de police du maire"
Contacté par de nombreux journalistes après la parution d’un article dans le quotidien régional Paris-Normandie, Georgio Loiseau n’en revient pas des réactions autour de cette décision.
"J’étais très étonné de l’émotion que ça a pu susciter. Cet arrêté est juste une traduction des pouvoirs de police du maire. Il s’inscrit dans un vaste programme que j’ai entrepris depuis le début de mon mandat : un travail de dépoussiérage des arrêtés. J’ai traité par le passé le problème des dépôts sauvages de déchets dans la commune, les tailles de haie, les problèmes de bruit notamment l’utilisation de la tondeuse, de la tronçonneuse."
"Rappeler les fondamentaux du vivre ensemble"
Mais l'édile reconnaît que "dans tous ces sujets-là, on rentre dans l’intimité des gens, donc ça suscite un peu d’émotion".
En fait, quand on traduit juste sur un arrêté les pouvoirs de police, ça me permet de recommuniquer à tout le monde les fondamentaux du vivre ensemble. C’était vraiment mon objectif. Ceux qui s’offusquent c’est souvent ceux qui sont concernés.
Georgio Loiseau, maire de Poses
En conclusion, il rappelle que les troubles du voisinage, "ça peut être des aboiements de chien mais ça peut être tout autre chose par exemple une tondeuse le dimanche".