Le 17 décembre dernier, l’association Évreux Solidarité Ukraine a mis les petits plats dans les grands pour redonner le sourire aux familles ukrainiennes qu’elle accompagne depuis presque un an. Au programme : raclette, chants de Noël et distribution de cadeaux.
Cultiver l’esprit de Noël, malgré la distance. Les Ukrainiens installés à Évreux ont fêté, il y a une semaine, leur premier Noël loin des leurs. Les grands-parents sont restés au pays. Les pères, frères et fils, eux, combattent.
Il y a neuf mois, ces familles réfugiées – 5 femmes et 12 enfants – ne se connaissaient pas. Elles ont été rapatriées en mars dernier depuis la frontière polonaise par l’association Évreux Solidarité Ukraine (voir le numéro spécial d'Enquête de région : les normands solidaires avec l'Ukraine)
Depuis, elles ont été prises en charge. Les enfants sont scolarisés et leurs mères ont trouvé un emploi.
La Fée des neiges au rendez-vous
En Ukraine, pas de Père-Noël. Les enfants guettent l’arrivée de la Fée des neiges et du Grand-père des glaces pour leurs cadeaux. Jouets pour les petits, casque audio pour les grands. Un chaleureux Noël avant l’heure où l’on entend résonner cantiques et cris de joie.
/regions/2022/12/25/63a847d347e04_2022-12-25-13-53-06-lecteur-windows-media.png)
"Les cadeaux, c’était le petit plus", précise Aurélie Lemoine, présidente de l’association Évreux Solidarité Ukraine. "L’idée, avant tout, c’est de se retrouver autour d’un bon repas, de faire découvrir des prestations françaises."
Sur la table, pas de chapon mais une raclette. Réconfortant, le plat a fait l’unanimité : "le fromage fondu, ça les a émerveillés !"
"On n'oublie pas que la famille est au combat"
"On n’oublie pas que leur famille est au combat. On n’oublie pas qu’il n’y a pas d’électricité, qu’il n’y a pas d’eau, ni les moments difficiles qu’ils vivent. L’idée, c’est de leur redonner du courage et de la force. Je suis très fière de ces enfants", souligne Aurélie Lemoine.
Car la distance reste douloureuse pour les familles et l’esprit n’est pas toujours à la fête. "C’est difficile de parler de ça", admet Svetlana Ribouchenko, réfugiée. "Mon fils, mon mari et mon frère sont à la guerre. J’espère que quand ce sera fini, nous pourrons à notre tour vous inviter en Ukraine."
L’association Évreux Solidarité Ukraine espère pouvoir emmener les familles à la frontière polonaise au printemps. Un voyage où elles pourront célébrer, un instant, la joie des retrouvailles avec leurs proches.
