Le dernier bilan des inondations en Espagne fait état de 223 morts, de nombreuses personnes sont encore portées disparues. Sur place, la colère ne cesse de monter devant la faiblesse et la lenteur des secours nationaux. Un pompier normand s'est rendu sur place porter main forte, il témoigne.
Quinze jours après les terribles inondations ayant frappé l'Espagne, et plus particulièrement la zone autour de Valence, la planète est toujours sous le choc. Le dernier bilan fait état de 223 morts, sachant que de nombreux portés disparus n'ont toujours pas été retrouvés, sans que leur nombre précis ne soit connu.
Une aide bienvenue auprès d'une population fatiguée et en colère
Sur place, les autorités et secours espagnols ont reçu l'aide de centaines de professionnels venus de l'Europe entière. C'est le cas de Gentil de Passos. Pompier originaire de l'Eure, il occupe la fonction de chef de mission au sein du groupe de secours catastrophe français (GSCF). Dépêché au sud de Valence, il ne "s'attendait pas à une telle catastrophe en Europe, voisin de la France".
Quand on est arrivé, c'était vraiment une scène de désolation. Des milliers de voitures partout, toutes les voies obstruées par les voitures, c'est des choses que l'on a pas du tout l'habitude de voir en Europe.
Gentil de Passos, chef de mission au sein du groupe de secours catastrophes français (GSCF)
À la suite de la catastrophe météorologique, l'Espagne n'a pas fait de demande d'aide internationale immédiate. Le GSCF a donc décidé de se rendre sur place et de s'engager pour un soutien d'aide matériel et logistique. "On est arrivé sur place, on a été au contact de la population et des autorités, on était les bienvenus. Par contre, au niveau secourisme, ils n'ont pas eu besoin de nous, c'est pour ça qu'on est reparti".
Premier arrivé sur certains secteurs
La troupe de Gentil de Passos n'est restée sur place que 48h, mais a pu se rendre compte de la colère et de la lassitude des habitants. "C'était une population fatiguée, qui n'avait pas dormi depuis quatre jours lorsqu'on est arrivé. Ils ne dorment pas, ils sont fatigués, ils ont eu très peur, et ils ont eu des pertes humaines pour beaucoup d'entre eux. Ils sont bien sûr en colère parce que sur certains secteurs, on était les premiers arrivés, comme à Alfafar".
Le pompier eurois raconte qu'il a bien croisé des secours sur place, mais déplore leur faible nombre et explique la lenteur des interventions par la difficulté d’accès aux communes. "Tout était obstrué, l'accès était très compliqué, je pense que ça a dû retarder les secours qui n'étaient peut-être pas en quantité suffisante".
C'est une certitude qu'il y aura encore beaucoup de morts. Combien ? Je ne sais pas. Il y a des sous-sols, je ne sais pas s'ils ont été vidés. Il y a énormémemnt de boue et des personnes évacués jusqu'en mer.
Gentil de Passos, chef de mission au sein du groupe de secours catastrophes français (GSCF)
Reparti après deux jours sur place, Gentil de Passos aurait "voulu faire plus". Une deuxième mission du GSCF a relayé son équipe. Aujourd'hui, il lance un appel aux dons afin de financer la réserve opérationnelle du groupement de secours catastrophes français. "On a tout vidé pour l'Espagne, il faut qu'on arrive à le renflouer par des dons", . Le GSCF peut en principe intervenir 24h sur 24 dans les communes françaises et européennes sinistrées.