Deux agents de la pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés grièvement, mardi 14 mai 2024, au péage d'Incarville (Eure) lors de l'attaque violente de leur fourgon qui transportait entre Evreux et Rouen un trafiquant de stupéfiants, qui s'est évadé. Des habitants témoignent.
Le village d'Incarville, dans l'Eure, a été secoué mardi matin par la très violente attaque d'un fourgon pénitentiaire, dans laquelle deux agents ont été tués et trois autres grièvement blessés, à un péage sur cette commune rurale de l'Eure.
"On a d'abord cru à l'arrestation d'un go fast"
Jérôme Barbier et son père Yvon habitent à seulement quelques centaines de mètres du péage d'Incarville. Ils n'ont rien vu, mais tout entendu de la scène de guérilla.
"On a commencé à entendre une fusillade. Je pensais éventuellement à un go fast qui se faisait interpeller par les gendarmes", explique Jérôme Barbier, venu s'occuper de ses ruches sur la propriété de son père, qui jouxte le péage où l'attaque s'est déroulée.
"Au début, c'était que du mitraillage, ça s'est arrêté 2 minutes, et ensuite grosse explosion, puis deux derniers coups d'armes."
Retrouvez le reportage d'Emmanuelle Partouche et Quentin Bral :
À moins de 200 mètres à vol d'oiseau de la ferme d'Yvon, au niveau de la barrière du péage, gendarmes et policiers s'affairaient encore en fin d'après-midi autour d'un fourgon blanc frappé du sigle de l'administration pénitentiaire et d'un SUV noir qui semble l'avoir percuté de face.
Si les détonations ont cessé à Incarville, l'émotion reste grande dans cette commune normande d'environ 1 400 habitants, habituellement tranquille. "C'est quand même désolant, on espère que les auteurs vont être retrouvés rapidement et qu'ils vont être mis hors d'état de nuire", lâche le maire Patrick Maugars, avec "une grosse pensée" pour les familles des victimes.
"Tout le monde était choqué"
Sur le terrain, c'est une chasse à l'homme qui a maintenant débuté. Des dizaines de gendarmes déployés, le GIGN, un hélicoptère... Et des habitants dans le secteur de Louviers, un peu perturbés par le dispositif et les faits en tant que tel.
Dans une brasserie, comme chaque matin, la télévision est branchée sur les chaînes d'infos, mais cette fois-ci, les images retiennent davantage l'attention."Tout le monde était choqué, ça se passait ici, tout près de chez nous. On se dit que ça arrive toujours ailleurs, c'est déstabilisant", raconte Noémie, serveuse.