En 2024, le très long pont de l'Ascension coïncide avec un épisode de grandes marées. Alors que deux personnes sont mortes sur le littoral manchois le mois dernier lors du même phénomène, les sauveteurs bénévoles de la SNSM redoublent de vigilance sur la côte.
La météo est presque estivale en ce long week-end de l'Ascension. Nombreux sont ceux à avoir posé un ou plusieurs jours de congé pour pouvoir profiter du soleil et des joies de la plage, entre bronzette, jeu et pêche à pied.
C'est peu dire que les amateurs du ramassage de coquillages et crustacés sont servis en cette mi-mai, car la période coïncide avec plusieurs jours de gros coefficient de marées, jusqu'à 101 mercredi 8 mai. Si l'activité est bien souvent agréable, elle peut aussi s'avérer dangereuse. La tête baissée vers le sol, à la recherche de palourdes, bulots et autres crabes, on peut se faire surprendre par la remontée rapide de la mer.
Déjà 6 morts depuis le début de l'année
En 2023, 344 personnes se sont retrouvées isolées par la marée. Depuis le début de l'année 2024, plus d'une vingtaine d'opérations ont été coordonnées par les agents de la Préfecture maritime sur l'ensemble du littoral nord-ouest pour des cas d'isolements. Malheureusement, 6 personnes sont mortes, dont deux en avril dernier dans le Sud-Manche.
⚠ VIGILANCE GRANDES MAREES du 07/05 au 09/05 - Appel à la prudence
— Préfecture maritime Manche et mer du Nord (@premarmanche) May 5, 2024
Pensez à bien préparer votre sortie :
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"La principale cause d'isolement par marée demeure la négligence de la part des promeneurs, mais aussi une méconnaissance de l'environnement local", prévient la préfecture maritime Manche et mer du Nord. Il suffit de quelques minutes pour se faire surprendre par la marée montante et susciter la mobilisation de moyens importants, aériens et nautiques.
Une vigilance accrue sur le littoral
Depuis le poste de secours de Pirou, dans la Manche, deux bénévoles ont les pêcheurs à l'œil. Ils savent exactement où regarder. Là-bas, c'est un rocher qui va être entouré très rapidement par l'eau, et les gens en train de pêcher ne s'en aperçoivent pas, remarque Jean-Louis Laurence, bénévole SNSM à la station de Pirou. Ils continuent à pêcher parce qu'ils n'ont pas regardé que la mer monte depuis environ une heure", se désole-t-il.
Dans cette commune du littoral ouest du Cotentin, la SNSM active une vigi-marée dès que le coefficient est supérieur à 100. La surveillance commence lorsque la mer remonte, la vigie surveille les traînards. "J'ai des jumelles sur les personnes actuellement bien en retard, décrit Jean-Louis Laurence. À quel moment je vais aller dire à mon collègue 'Bon, vas-y, tu déclenches le Cross !' ? C'est une petite fourchette, c'est délicat".
Au moindre doute, une opération de sauvetage peut être déclenchée. Ça n'a pour l'heure pas été le cas lors de cet épisode de grandes marées de l'Ascension, mais il convient de rester prudent, car cela se joue parfois à quelques minutes seulement.