Les opposants au projet de réforme des retraites sont prêts à aller jusqu'au bout après le déclenchement jeudi 16 mars du 49.3 par le gouvernement. En Normandie, l'arrêt total de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher est prévu pour lundi 19 mars tandis que les livraisons de carburant sont stoppées depuis samedi à la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme.
Le recours au 49.3 du gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites a déclenché la colère des opposants au projet. Manifestations, blocages, grèves... dans toute la France, la mobilisation s'est poursuivie en fin de semaine et ce week-end. L'intersyndicale appelle à une journée de grèves et de manifestations jeudi 23 mars.
Arrêt des livraisons à Port-Jérôme
En Normandie, la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme, près du Havre, en Seine-Maritime, devrait être progressivement mise à l'arrêt dans les prochains jours. La CGT a annoncé samedi 18 mars après-midi sur Twitter que les travailleurs de la raffinerie étaient en grève depuis 14h, une action ayant "pour conséquence un arrêt des livraisons de carburant".
Actuellement, plus rien ne sort de la raffinerie. Elle pourrait être mise à l'arrêt lundi ou mardi, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d'une grève au dépôt pétrolier du Havre. La direction d'Esso-ExxonMobil, contactée par l'AFP, n'était pas joignable samedi soir.
"Les livraisons de carburant sont suspendues pour au moins 24h" à la raffinerie, a déclaré à l'AFP le secrétaire général CGT d'ExxonMobil Germinal Lancelin. "L'arrêt complet n'est pas encore programmé, la raffinerie tourne toujours au ralenti car nous ne sommes plus livrés en pétrole brut", a-t-il cependant nuancé. Une assemblée générale est prévue dimanche à 14h.
Arrêt total de la raffinerie TotalEnergies lundi
La raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher près du Havre, a quant à elle été progressivement mise à l'arrêt dès vendredi 17 mars au soir, comme le confirmait à l'AFP le secrétaire général de la CGT de la plateforme de Normandie, Alexis Antonioli, samedi.
Le blocage dur, et donc l'arrêt total de la raffinerie, est prévu pour lundi 19 mars et devrait probablement durer plusieurs semaines d'après les syndicats. Une assemblée générale est prévue lundi à 17h.
Cette mise à l'arrêt ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service. La France compte 200 dépôts et les pétroliers ont anticipé pour éviter la pénurie géante d'octobre dernier, causée par un conflit sur les salaires chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil.
Le ministre de l'Industrie Roland Lescure a toutefois laissé entendre que le gouvernement pourrait procéder à des réquisitions, comme cela s'était produit à l'automne et comme le gouvernement le fait actuellement à Paris pour les éboueurs.
Avec AFP