Féminisation de l’espace public : trois femmes dont le nom s’affiche désormais en grand en Normandie

Elle s’appellent Claudie, Suzanne et Madeleine. Leur nom s’affiche désormais en grand dans les rues de communes normandes ou sur les façades d' établissements scolaires. Mais elles font figure d’exception dans des villes où les femmes restent bien souvent invisibles. Comme à Caen, où moins de 3% des rues portent un nom de femme. Retour sur leur parcours.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

On la connaissait sous le nom d'école élémentaire René Coty… L’établissement situé à Bihorel (Seine-Maritime), est désormais baptisé Claudie Haigneré, du nom de la première femme française et européenne jamais envoyée dans l’espace. La scientifique s’est rendue en Normandie ce vendredi 24 mars pour assister à cette nouvelle dénomination.

Claudie Haigneré

Elle a marqué un tournant dans la recherche spatiale. Le choix de rebaptiser l’école de Bihorel fait sens : pour Claudie Haigneré, les femmes ont toute leur place dans la science et dans l’espace. A condition de travailler dur. Elle l’avait réaffirmé en 2018, dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, devant des dizaines de collégiens : "la porte est ouverte, il faut la pousser."

A 65 ans, Claudie Haigneré a vécu mille vies. Médecin rhumatologue, chercheuse au CNRS, spationaute, ministre sous le gouvernement Raffarin en 2002 et 2004, présidente d’Universcience, mais aussi conseillère auprès du directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) jusqu’en 2020. 

Le 17 août 1996, au terme de onze ans de sélection, la chercheuse née au Creusot (Saône-et-Loire) entame son premier vol dans l’espace. Seize jours à bord de la station Mir, dans le cadre d’une mission franco-russe. Intégrée à l’ESA en 1999, elle poursuit ses expériences médicales et effectue de nouveaux vols, notamment à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Suzanne Lipinska

Le 28 février, le département de l’Eure et l'Éducation nationale visitaient pour la première fois le nouveau collège Suzanne Lipinska à Louviers. Un bâtiment neuf, ouvert et moderne, qui a suscité la fierté des enfants et petits-enfants de Suzanne Lipinska, connue pour avoir fondé le centre de résidence artistique du Moulin d’Andé, près de Louviers (Eure), qu’elle reçoit en cadeau de mariage en 1949, et pour l’avoir transformé en un lieu de culture au rayonnement international

Françoise Hardy, Simone Signoret, Romy Schneider mais aussi François Truffaut, Alain Delon, Georges Perec ou Eugène Ionesco… Suzanne Lipinska a côtoyé les plus grands artistes du 20e siècle, et tenu l’endroit avec simplicité et chaleur. 

En juillet 2022, on l'avait aperçue assise au premier rang d’un concert d’une vingtaine de violoncelles. Elle y fêtait les 60 ans de ce lieu hybride, niché dans un parc de 10 hectares signé Louis Renault et devenu à la fois salle de concert, théâtre et résidence artistique. Sa dernière apparition publique : âme du Moulin d’Andé, cette grande dame à la longue tresse blanche et au regard bleu perçant est décédée le 30 septembre dernier, à l’âge de 94 ans.

Un partenariat pourrait désormais voir le jour entre le Moulin d’Andé et le collège flambant neuf. De quoi nourrir la soif de culture de ses nouveaux élèves.

Madeleine Verly

C’est dans une allée piétonne du quartier Sainte-Thérèse, à Caen, que le nom de Madeleine Verly s’affiche en grand. En décembre dernier, la ville a choisi de rebaptiser cinq rues différentes, avec la volonté de mettre en avant le parcours de femmes qui se sont illustrées dans la résistance.

Née en 1897 à Feuguerolles-sur-Seules (Calvados), Madeleine Verly est en effet devenue l’une des figures de la résistance à Caen. Assistante sociale à la SNCF, elle profite de son laissez-passer et œuvre à transmettre des informations à un réseau de résistants de Lisieux. Son action aurait notamment pu contribuer à faire couler le Tirpitz, un navire de guerre allemand.

"Elle a profité du fait qu'elle soit assistante sociale à la SNCF pour pouvoir se déplacer et transporter des messages à droite et à gauche", détaillait en 2019 Jean-Marie Cousin, petit-neveu de Madeleine Verly, à l’occasion d’une exposition retraçant le parcours de femmes résistantes au mémorial canadien Juno Beach de Courseulles-sur-Mer. "C'est comme ça qu'elle s'est rendue utile à cette époque-là."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information