Alors qu'a lieu ce samedi 4 mars 2023 la journée mondiale de l'obésité et que la Normandie est classée troisième des régions les plus touchées par le phénomène, France 3 a rencontré Ewan, un adolescent de 15 ans en surpoids qui a entamé un parcours pour changer son mode de vie dans un centre de Seine-Maritime.
Quelques semaines après une opération chirurgicale, alors qu'il n'avait que cinq ans, Ewan a commencé à prendre du poids. "Je ne gérais plus ma faim. Je pouvais manger et manger sans que je me sente calé. Et ça a empiré au fur et à mesure des opérations", raconte-t-il. Actuellement dispensé de sport par son chirurgien pour plusieurs mois en raison d'une maladie, le jeune adolescent, âgé aujourd'hui de 15 ans, constate que ce manque d'activité physique a "empiré les choses".
"J'ai du mal à me peser. Voir les chiffres sur la balance, c'est compliqué. Me voir dans une glace, c'est assez compliqué aussi. Mais à part ça, ça va", confie Ewan. S'il a été confronté à de la grossophobie étant plus jeune, il estime que les commentaires sur son poids se sont "calmés" avec le temps.
Fin février 2023, le jeune adolescent a passé une semaine au Centre de soins de suite et de réadaptation pédiatrique de l'ADAPT Normandie, situé à Caudebec-Lès-Elbeuf, en Seine-Maritime.
"Bien dans corps et dans sa tête"
Les enfants et les adolescents souffrant de surcharge pondérale ne viennent pas ici pour une cure d'amaigrissement. Ils sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire pour s'accepter et changer de mode de vie, tant au niveau de l'alimentation que de l'activité physique.
"C'est pour ça aussi que je suis venu ici, pour trouver cet équilibre entre l'alimentation et l'activité physique", souligne Ewan. La première étape est d'être "bien dans son corps et dans sa tête", explique la docteure Bogna Gehanno, pédiatre-nutritionniste dans le centre. "Il s'agit d'avoir des repères sur le plan alimentaire. Ils peuvent manger de tout, en quantité raisonnable et au moment des repas. C'est ça le b.a.-ba de notre prise en charge. La perte de poids n'est pas un but essentiel", appuie-t-elle.
Selon une étude publiée en janvier 2023 dans la revue Journal of Clinical Medicine, s’appuyant sur des chiffres collectés par l’institut de sondage Odoxa, 47,3 % des adultes français seraient obèses ou en surpoids. En 2020, la Normandie était la troisième région la plus touchée par le phénomène avec 19,8% de sa population en situation d'obésité.
Des activités pour "prendre plaisir à bouger"
Vendredi 3 mars au matin, Ewan et d'autres adolescents jouent au tennis. Le groupe est varié, tous ne sont pas en surpoids. Pour certains, qui pratiquent peu d'activités physiques, il s'agit "d'essayer de prendre plaisir à se bouger par le biais de plein d'activités. Même des activités qui nous paraissent moins sportives comme le molki ou les fléchettes. Ça leur permet de voir qu'on peut bouger sans avoir trop de difficultés car le surpoids crée des douleurs", explique Marine Cattin-Vidal, enseignante en aide physique adaptée qui dispense le cours de tennis ce jour-là.
Elle observe une véritable émulation entre les enfants. "Ils arrivent à se soutenir les uns les autres. Il y a de la bienveillance entre eux", constate-t-elle.
Les jeunes en surpoids peuvent contacter le centre via leur médecin traitant. Ils choisissent ensuite le programme qui leur convient le mieux et sont alors répartis dans des groupes en fonction de leur âge et de leur maturité. Pour Ewan, la semaine d'essai a été concluante. L'adolescent reviendra prochainement pour un séjour de trois semaines.