Depuis la crise sanitaire de la COVID-19, plusieurs rooftops ont vu le jour à Bordeaux. Ces terrasses en hauteur et à l'air libre, appréciés des consommateurs, permettent bien souvent aux commerçants de gonfler leur chiffre d'affaires.
Du lever au coucher du soleil, ils donnent une vue imprenable sur les toits et les ponts de Bordeaux. Les rooftops, un concept de terrasses de toits à l'air libre, fleurissent dans la capitale girondine depuis la crise sanitaire. Une manière pour les consommateurs de s'aérer. Et pour les restaurateurs, de faire fructifier leur commerce.
Non loin du quai bordelais des Chartrons, une nouvelle terrasse a vu le jour en septembre dernier, perchée au septième étage d'un immeuble. "Le lieu existait déjà, mais il n'était pas aménagé, raconte Émeric Lautier, le directeur de l'hôtel et restaurant Tchanqué. On a surfé sur la tendance des rooftops à Bordeaux pour créer cette terrasse", confie le responsable du lieu, qui emprunte son nom aux cabanes ostréicoles à pilotis du bassin d'Arcachon.
Respirer et admirer
"C'est notre première saison et on remarque une vraie appétence des clients pour la terrasse, se réjouit Émeric Lautier. Les gens ont besoin d'air, de se sentir libre. Et ici, c'est le cas, on se sent hors-du-temps, du lever au coucher du soleil." Chaque jour, la terrasse en hauteur accueille une centaine de places assises. "On dit que c'est l'une des plus belles terrasses de la ville, plaisante le directeur. On capitalise sur la vue."
Une vue que les consommateurs apprécient, à l'image de ce groupe de cinq amies réunies au Tchanqué : "Je ne suis jamais venue ici. Je trouve la vue magnifique, surtout avec ce beau coucher de soleil, glisse l'une d'entre elles. C'est sympathique de prendre de la hauteur, d'avoir plus d'air. Ici, je n'ai pas l'impression d'être à Bordeaux", assure la trentenaire depuis la terrasse de 350 mètres carrés. "Elle est récente, donc pas encore très connue. Alors, on en profite."
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Le rooftop, succès commercial
À proximité de la cité du vin, Cédric Decaudin a ouvert un rooftop en 2021, au sein de l'hôtel-restaurant le Gina. "Après la crise de la covid-19, les gens ont eu besoin de revenir en extérieur, de retrouver une grandeur et de s'évader, analyse-t-il. Le rooftop est une expérience, un lieu d'échanges où il y a du monde, de la musique et une jolie vue." Selon le directeur, le rooftop colle parfaitement aux envies du Bordelais : "Ce sont des gens qui sortent beaucoup, qui aiment être dehors et qui vont régulièrement au restaurant."
Un constat qui se remarque dans les finances de l'entreprise. "Aujourd'hui, cette terrasse réalise près de 50 % du chiffre d'affaires total de l'hôtel-restaurant. La terrasse nous a permis de repartir très fort après la covid-19", rapporte Cédric Decaudin. En dehors des cocktails et des plats, le directeur mise aussi sur des offres annexes : "Il ne faut pas minimiser les rooftops, ils nous permettent aussi d'organiser des concerts, des vides dressing et des business club en journée par exemple."
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Jusqu'à 16 euros le cocktail
Autant d'atouts qui font grimper les prix des cartes. Pour boire un cocktail sur ces terrasses perchées, les consommateurs doivent débourser entre 12 à 16 euros le verre. Kévin, installé à une de ces tables avec des amis, l'a remarqué : "C'est vrai que c'est plus cher, mais on paie aussi le cadre et la vue. Je suis prêt à payer davantage pour cela", confie-t-il. Aux abords de ces rooftops, cette fois en rez-de-chaussée, les bars aux terrasses traditionnelles affichent quant à eux des cocktails moins chers. L'unité avoisine les sept euros et peut monter jusqu'à 12 euros.
Aujourd'hui, à Bordeaux, ces expériences en hauteur sont proposées dans une quinzaine d'établissements. "Quand les opportunités se présentent, les commerçants n'hésitent pas à les saisir, remarque Franck Chaumès, président du syndicat professionnel UMIH, en Gironde. Et en dehors des consommateurs, ces lieux de travail sont aussi agréables pour les salariés qui y travaillent. Il y a trois ans, durant l'été, Franck Chaumès a tenu un bar sur la terrasse du Hangar 14. "C'était extraordinaire. Malheureusement, c'était provisoire. Aujourd'hui, si l'occasion se représentait, je saisirais tout de suite l'opportunité."