Mort de Lionel, 16 ans, tué par balles lors d'une fusillade : le procès aura lieu en février

Quatre ans après les faits, le procès autour de la mort de Lionel Sess, est enfin fixé. Il se tiendra du 17 au 28 février 2025. Un soulagement teinté d’appréhension pour les familles du jeune garçon de 16 ans, tué par balle, dans le quartier des Aubiers.

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Près de la place Ginette Neveu, sa plaque commémorative, toujours ornée de quelques fleurs, rappelle avec persistance le drame. Dans la soirée du 2 janvier 2021, Lionel Sess, un jeune de 16 ans, est mortellement touché à la nuque par une balle, lors de ce qui s’apparente être un règlement de compte entre deux bandes rivales, dans le quartier des Aubiers.
Pourtant, le jeune homme n’a rien à voir avec ses assaillants. Victime parce qu’il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, son procès va s’ouvrir, quatre ans après le drame, du 17 au 28 février 2025, à la cour d’Assises de la Gironde.

Sentiments mitigés 

Après ces années d’attente, les sentiments des parents de Lionel Sess s’entremêlent. “Il y a un soulagement d’abord”, avance Me Yann Herrera, l’avocat de Rose, la mère de Lionel. Depuis ce jour de janvier 2021, cette mère et le beau-père du jeune garçon étaient dans l’attente et dans l’incompréhension face à la machine judiciaire. “Ils ne comprenaient pas forcément tous les ressorts d'une procédure criminelle, avec notamment l'exercice des voies de recours, le temps qui peut être pris pour que les investigations soient sereines et approfondies”, indique Me Herrera.

On ne sait jamais, dans un procès criminel, comment les choses vont se passer, et surtout, comment les accusés vont se comporter,

Me Yann Herrera,

Avocat de Rose, la mère de Lionel Sess

La date désormais fixée, ce soulagement a rapidement laissé s’immiscer l’appréhension. “Le fait d'être confronté aux accusés, qu'ils n'ont jamais vus physiquement, ravive évidemment toutes les blessures qui étaient encore ouvertes depuis tout ce temps-là”, précise l’avocat de la famille. 

Dans le box des accusés, huit jeunes, de 18 à 26 ans, seront présents. Tous sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Trois seulement sont accusés de meurtre et tentative de meurtre en bande organisée et deux pour tentative de meurtre, sur un autre jeune homme de 21 ans, le 14 décembre 2020. 

Dossiers multiples

Le 17 février prochain, ce procès ne se penchera pas uniquement sur le drame qui s’est déroulé en janvier 2021. “Ce sont trois dossiers joints : l’affaire de Lionel Sess, un autre dossier de tentative de meurtre en décembre 2020, un dossier périphérique sur les associations de malfaiteurs pour la fourniture des moyens et enfin un dossier de violences. Ce qui fait que sur les huit accusés, quatre seulement me concernent directement”, indique l’avocat de la famille de Lionel.

Le 2 janvier 2021, la quarantaine de tirs à l’arme semi-automatique visait initialement un homme de 21 ans, déjà blessé en décembre 2020 par cette bande rivale. Il ne se trouvait cependant pas sur les lieux lorsque les coups ont été tirés par plusieurs individus, arrivés dans le quartier en voiture.
Imbriqués malgré la différence des chefs d’accusations, ces dossiers ne seront pas tous traités de la même façon. “L’association de malfaiteurs par la fourniture de moyens est un combat secondaire. On a convenu avec la famille de ne pas s’égarer, pour bien rester sur les éléments pour lesquels la culpabilité est acquise et dont les faits sont accablants. On considère qu’ils sont les assaillants et on s’efforcera de le démontrer au cours de l’audience”, assure Me Yann Herrera.

La famille de Lionel ne pourra intervenir qu’au jour de l’audience où ils pourront parler avec leur cœur aux jurés, et espérer que la peine prononcée soit à la hauteur de la gravité des faits.

Me Yann Herrera,

Avocat de Rose, la mère de Lionel Sess

Des certitudes qui seront, durant près de dix jours, confrontées à celles des accusés et de leurs avocats. Tous réfutent leur implication dans la mort de l’adolescent. “Ils peuvent être soit très offensifs ou faire une sorte de jeu d’entre-deux, en ayant déjà à l'esprit un combat sur la peine”, envisage l’avocat de la famille. Malgré leurs craintes, les familles des victimes - le meilleur ami de Lionel a été blessé par des tirs -  veulent continuer d’avancer. “Il n’y a pas de résignation, ils tiennent grâce à ce procès. Ils ont confiance en la justice”, explique Me Herrera.

"Il ne s'agissait pas de n'importe qui"

Un combat judiciaire qu’ils s’apprêtent à mener à plusieurs. Le meilleur ami de Lionel s’est constitué partie civile et sera témoin. “Il va devoir dire ce qu’il a vu, entendu. Ce n’est pas forcément une chose simple”, rappelle l’avocat de la famille. Soudés et solidaires, “à chaque rendez-vous, ils sont toujours ensemble. Ils veulent échanger les mêmes informations, se serrer les coudes”. 

Ça a été vécu comme une agression contre un jeune de la cité. J'entends par là, que pour eux, il ne s’agissait pas de n'importe qui. Lionel était connu et apprécié.

Me Yann Herrera,

Avocat de Rose, la mère de Lionel Sess

Dans le quartier des Aubiers, la solidarité s’étend même au-delà. “Cette famille est soutenue au quotidien. Il y a beaucoup de soutien moral, même si désormais certains sont partis de la cité parce que c'était trop difficile. Il y a toujours des coups de fil, des messages de soutien”, assure l’avocat de la famille.

Après quatre années d’attente, derrière cette famille endeuillée, c'est tout un quartier qui espère obtenir justice, en mémoire d’un jeune garçon, tué, au pied de son immeuble, alors qu’il distribuait à manger aux habitants, en plein confinement.

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