Planning familial. L'ARS revient sur sa décision de baisser les subventions : "le dialogue est ouvert, mais c'est insuffisant"

Après l'annonce d'une baisse des subventions accordées au Planning familial de Gironde, l'ARS de Nouvelle-Aquitaine et l'association ont trouvé un consensus lors d'une réunion tenue mercredi 10 juillet. Bien que provisoire, il prévoit d'allouer à l'année 115 000 euros à l'association de défense des droits et d'éducation à la sexualité, contre les 176 000 euros initialement demandés.

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C'est une nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose depuis un mois le Planning familial de Gironde et l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. L'institution et l'association ont échangé hier, mercredi 10 juillet, à propos de la baisse des subventions du volet "prévention" du Planning familial.

"Le dialogue est ouvert"

Dans une lettre du 1er juillet, l'Agence régionale de santé annonçait la division par deux des sommes allouées, passant de 176 000 euros initialement demandés par l'association, à 81 000 euros. La réunion de mercredi s'est achevée par une nouvelle proposition financière, revue à la hausse, ainsi que l'annonce du déploiement de nouveaux partenariats. "Ce n'est pas suffisant, tempère Annie Carraretto, coprésidente du Planning familial de Gironde, mais le dialogue, au moins, est ouvert".

Elle attendait cette réunion de pied ferme. Jusque-là, les sept salariées de l'association vivaient "dans une angoisse permanente", confiait Annie Carraretto à France 3 Aquitaine, il y a deux jours. Pour cause, un plan de licenciement a été envisagé suite à l'annonce de cette baisse de subventions. Au total, deux postes étaient sur la sellette. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
Trois des membres du Planning familial ont pu dialoguer avec Cécile Tagliana, directrice générale adjointe de l'ARS, ainsi que Sibel Bolaton, conseillère technique pour l’éducation sexuelle auprès de la Direction des services départementaux de l'éducation nationale. "L'ARS a reconnu avoir travaillé vite en besogne, rapporte Annie Carraretto.

On a compris qu'on avait pris des chemins différents, et qu'on ne s'était pas bien compris.

Annie Carraretto

Co-présidente du Planning familial

34 000 euros alloués, à titre provisoire

Après cette longue entrevue, l'ARS de Nouvelle-Aquitaine a pris officiellement la parole, pour la première fois, dans un long communiqué. "Ces derniers mois, l’ARS a mené plusieurs échanges pour approfondir les nouvelles orientations de la politique de prévention inscrites dans le Projet régional de santé" , explique l'Agence. Ces nouvelles orientations poursuivent un seul but : mener les actions "probantes" qui ont déjà porté leurs fruits après validation par Santé Publique France.

En 2024, le Planning Familial de Gironde a soumis à l’ARS un ensemble d’actions dont certaines ne répondaient pas entièrement à ces orientations, raison pour laquelle tous les financements sollicités n’ont pas été alloués.

Agence régionale de Santé de la Nouvelle-Aquitaine

Cette réunion a permis au Planning familial de Gironde "d'exposer les difficultés à déployer des programmes probants en milieu scolaire , reconnaît l'ARS, qui a revu pour l'occasion ses anciennes propositions : "Pour tenir compte des difficultés de trésorerie, risquant de pénaliser son travail en Gironde, l’ARS Nouvelle-Aquitaine a décidé, à titre transitoire, d’allouer 34 000 € à l’association pour lui permettre de poursuivre ses interventions programmées en milieu scolaire, qui s’ajouteront aux 81 303 euros déjà accordés pour les actions menées en faveur de l’accueil, de l’orientation et d’accès à l’IVG."

C'est loin d'être suffisant

Annie Carraretto

Co-présidente du Planning familial de Gironde

Malgré cette bonne nouvelle, Annie Carraretto ne cache pas son inquiétude. "Ce qu'il nous faut, c'est l'entièreté des subventions." La coprésidente calcule : "Le compte n'est toujours pas là. Avec leur réajustement, on arrive à 115 000 euros. On est encore loin des 176 000 euros demandés pour mener à bien nos actions. Elles sont construites grâce à des salariés et des locaux qu'il faut payer. Et dans le contexte actuel, c'est normal que les prix augmentent d'une année sur l'autre." Pour faire face à ce manque, Annie Carreretto compte de nouveau lancer une campagne de dons auprès du public et d'institutions. Son espoir : récolter les 50 000 euros manquants.

Vers un nouveau partenariat ?

Si la coprésidente se mobilise autant, "c'est pour la prévention envers les jeunes scolarisés." Elle rappelle : "Toutes les trois minutes, un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle. Il faut continuer à agir dans ces établissements pour libérer la parole. Et même si l'on est conscient de ne représenter qu'une petite goutte d'eau, à chaque fois que l'on se rend dans une classe, il y a toujours un enfant qui vient se confier sur ces sujets." Ces interventions ont aussi été discutées durant la réunion avec l'ARS. Annie Carraretto rapporte : "Aujourd'hui, on nous a indiqué vouloir mettre en place un partenariat entre l'ARS, les associations et l'Education nationale, pour mener à bien ces programmes de prévention."

L'arrivée de l'Education nationale dans cette équation a laissé l'équipe du Planning familial dubitative. Annie Carraretto s'interroge : "Peut-être, qu'à terme, ils veulent nous exclure du processus ?" La coprésidente y voit peut-être un lien avec la pression, exercée par l'extrême droite, sur les actions du Planning familial. De son côté, l'ARS y défend une "complémentarité des actions".
Ces partenariats et leurs financements doivent de nouveau être discutés lors d'une prochaine réunion entre les deux acteurs, prévue la semaine prochaine. 

En attendant, une mobilisation est prévue ce vendredi 12 juillet devant le siège de l'ARS, au 3 B rue Belleville à Bordeaux entre midi et 14 heures. "Pour plus de poids", espère Annie Carraretto. Elle réunira d'autres financeurs à l'image du Conseil départemental et de la Direction régionale des droits des femmes.

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