Grippe aviaire : frappés par une nouvelle épidémie les éleveurs de volaille manifestent à Bordeaux

Alors qu'ils s'estiment insuffisamment indemnisés pour l'épidémie de l'an dernier, les éleveurs exsangues sont déjà face à celle de cette année. Une situation particulièrement critique pour les producteurs de Dordogne. Une vingtaine d'entre eux a été reçue ce mardi matin en Préfecture de région à Bordeaux, ils réclament notamment la mise en place anticipée du vaccin

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Éleveurs et gaveurs de Nouvelle-Aquitaine s'étaient donnés rendez-vous ce mardi 25 octobre à 7h30 devant la préfecture de Région à Bordeaux pour demander de l'aide à l'État. Faute de réponse immédiate, ils ont bel et bien été reçus par un représentant de la Préfecture qui les a assuré que leurs demandes remonteraient auprès du Ministère de l'Agriculture et de la Direction Régionale de l'Alimentation de l'Agriculture et de la Forêt ( DRAFF). Concernant les indemnisations demandées par l'Association des producteurs de canards du Périgord, un acompte pourrait être versé en janvier.

L'initiative de cette démarche est née en Dordogne, mais la situation dépasse les limites même de la Nouvelle-Aquitaine. Dans le Gers par exemple, les producteurs partagent les mêmes inquiétudes.

Mais la situation devient critique plus particulièrement en Dordogne, où l'apparition du virus ce 17 octobre dans une exploitation a nécessité l'abattage de 43 000 jeunes poules pondeuses dans deux élevages proches l'un de l'autre à une dizaine de kilomètres au nord de Bergerac (voir ci-dessous). Une arrivée précoce à la mi-octobre, un mois plus tôt que d'habitude.

Sentiment d'impuissance

Ce retour brutal de la maladie a plongé les producteurs dans le désarroi et l'impuissance car il montre l'insuffisance des consignes sanitaires draconiennes pourtant appliquées à la lettre.

En outre l'épidémie frappe alors que la filière de Dordogne n'a pas eu le temps de se remettre de l'épizootie du printemps dernier qui avait conduit à euthanasier plus de 460 000 volailles.

En ce qui concerne la relance de l'activité avant la fin de cette fin année, c'est illusoire de penser qu'on repartira. Alors il y en aura, il y aura certains producteurs qui travailleront, mais on estime qu'il n'y aura que 30% de la production qui se fera avant la fin de l'année.

Olivier Palenchot, co-président Association des producteurs de canards du Périgord

Indemnités insuffisantes, ou trop tardives

Des indemnités ont bien été versées, mais essentiellement pour les éleveurs directement touchés par la maladie, elles tardent pour les autres élevages dont les animaux ont été abattus par précaution.

Et un peu partout dans le département depuis le printemps dernier, l'activité tourne au ralenti ou a été stoppée, car il a été quasi impossible de se réapprovisionner en canetons, à cause de la pénurie nationale et de l'absence de couvoirs dans le département. Une perte d'exploitation qui elle non plus n'est pas compensée déplorent les éleveurs.

Interview de Pierre Attard, Vice Pdt Association des Canards du Périgord

durée de la vidéo : 00h00mn56s
Pierre Attard, co-président association des producteurs de canards du Périgord explique pourquoi il est venu s'entretenir avec la Préfète de Région à Bordeaux ©France 3 Bordeaux ITV Jean-Pierre Lacoste

Le vaccin réclamé en urgence

Autant de motifs d'inquiétude pour la filière qui en appelle au Gouvernement. Parmi leurs demandes, outre une indemnisation plus complète et rapide, l'accélération de la mise en place du vaccin. L'expérimentation a démarré en mai dernier dans le Gers et dans les Landes et porte tous les espoirs mais sa généralisation n'est pour l'instant prévue que pour fin 2023. Si les résultats sont très encourageants, le déploiement pose certaines difficultés et contraintes vétérinaires (risque de voir disséminer des porteurs sains) qui retardent sa mise en place.

Nous déjà on attend l'État. C'est l'État qui donne son feu vert. Pour l'instant on est en phase d'expérimentation, ils voient si les vaccins sont utiles pour la grippe aviaire, ensuite le top départ sera donné par l'État. Alors en allant voir la Préfète on va essayer de faire remonter que nous on a besoin de la vaccination pour reprendre, mais est-ce que les délais seront raccourcis pour autant ? Pour l'instant, on sait pas...

Olivier Palenchot

Une zone de surveillance dans 75 communes de Dordogne

En attendant, en Dordogne, la Préfecture a remis en place son bouclier sanitaire en rétablissant trois périmètres de sécurité autour du premier cas détecté. Les communes de Lunas, Prigonrieux et St Georges Blancaneix sont placées en zone de protection, les transports d'animaux y sont sous surveillance et les services vétérinaires se réservent le droit d'y procéder à des abattages préventifs si besoin. Dans un périmètre d'une dizaine de kilomètres, treize autres communes sont placées "sous surveillance", transports et rassemblement de volailles y sont limités, voire interdits. Enfin dans un rayon de 20 kilomètres, une zone réglementée supplémentaire intègre 59 communes où les éleveurs doivent procéder à des autocontrôles et respecter des consignes strictes pour l'installation de volailles.

Une nouvelle réunion de crise est prévue en Préfecture de Dordogne ce mardi 25 octobre dans l'après-midi.

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