Septembre, mois des vendanges. Elles ont commencé dans les vignobles de toute la France. C’est notamment le cas en Haute-Vienne, comme à Verneuil-sur-Vienne, ou près de 80 bénévoles sont venus prêter main forte à une vigneronne qui perpétue la tradition familiale.
Du vin en Haute-Vienne, cela peut surprendre. Mais ces vendangeurs bénévoles ne sont pas étonnés. « Au Moyen-Âge, la ville était entourée de vignes, alors certainement que la qualité du vin n’était pas la même, mais il y avait de la vigne jusque très au nord, donc cela n’est pas si surprenant que ça, surtout que le coteau ici est bien exposé. », confie Michel, bénévole.
Sur ce domaine haut-viennois, Marie-Hélène Denis, vigneronne surveille ses six hectares et demi de pinot noir, de Gamay et de Chardonnay.
Ici, jusqu’à 30 000 bouteilles de vins bio peuvent être remplies, mais ce chiffre n’est pas atteint tous les ans. En effet, ces dernières années, les vignes ont particulièrement souffert des aléas climatiques, notamment de la sécheresse et du gèle.
Le jour le plus important de l’année
Mais cette année semble être la bonne pour ce vignoble, avec une « quantité phénoménale » de raisin.
Lors du passage à la distillerie, étape cruciale de la fabrication du vin, la tension est palpable. « C’est beaucoup de stress de savoir comment ça va se passer, mais une fois que nous sommes lancés, on voit que le jus coule, donc là, ce sont des petites frissons d’émotion », confie Marie-Hélène Denis. Les craintes s’envolent enfin pour la vigneronne, le rendement est bon malgré la sécheresse des derniers mois.
80 bénévoles
Depuis tôt ce matin là, ce sont près de 80 bénévoles qui s’activent pour récolter les grappes de raisin. Dans ces vignes de Verneuil-sur-Vienne, le coup de sécateur est appliqué. Au milieu des allées, tous sont ravis de participer à la récolte du précieux breuvage. Pour Stéphanie, c’est une première. Elle a déjà rempli six sceaux entiers de raisin. « Je trouve que c’est une belle expérience, on rencontre du monde. Je me suis dirigée vers une personne plus âgée et avec un peu plus d’expérience, je lui ai demandé comment réaliser la coupe et elle m’a montré. »
« Nous avons commencé à huit heures ce matin, il faisait un peu plus frais que maintenant, là, le soleil commence à taper mais le fait d’être avec des gens, ça efface les conditions physiques. » confie Floriane, bénévole.
Cultiver l'héritage familial
Suite à une petite interruption, le domaine est repris en 1995, puis plus récemment, il y a six ans, par Marie-Hélène Denis. Son objectif, redonner au vin local ses lettres de noblesse. « Le vin n’avait pas forcément bonne réputation il y a un certain nombre d’années. L’idée, c’est d’essayer de casser cette image-là. Les choses changent, les vignes ont vieilli ».
Cette petite révolution permet aujourd'hui à ce vin de trouver son public. Les bénévoles ici sont également de fidèles clients et consommateurs. Ce jour-là, Jean-Marc récolte du Chardonnay, et n’hésite pas à faire un peu de publicité auprès de ses proches. « Ce raisin, nous le trouvons généralement dans le champagne. Je ne suis pas un amoureux du vin blanc, mais là, à l’aveugle, je le trouve particulièrement étonnant. C’est avec plaisir que je le propose à mes amis. »
Un breuvage qu’il est possible de retrouver sur les tables d’une poignée de restaurants limougeauds. Pour la récolte de ces récentes vendanges, la dégustation devra attendre le printemps 2023.