Jean-Michel Faure, un intermédiaire au carnet d'adresse bien rempli, aurait permis de mettre en relation des investisseurs avec le CSP. Mais la recherche de nouveaux financeurs se fait de manière désordonnée, et personne n'a été en mesure de nous confirmer que le tour de table était terminé.
Le 9 avril 2024, en début d'après-midi, les dirigeants du CSP étaient en réunion dans le bureau du maire de Limoges pour faire le point sur le financement du club. Autour de la table, un personnage qui a refusé de dire qui il était au premier édile. Il s'appelle Jean-Michel Faure, et il a accepté de répondre à nos questions : "le jour de cette réunion, j'étais là en observateur. Au CSP, personne n'a voulu qu'on officialise mon rôle. Et puis vu comme on a été reçus, ça m'a un peu refroidi. Il y a eu une passe d’arme inappropriée".
L'étrange M. Faure
Jean-Michel Faure a 57 ans et est né à Limoges. Il affirme avoir entraîné les cadets du CSP. Mais au club, personne n'a souvenir de son passage. Il assure être un ami intime de Franck Butter, l'actuel vice-président du club.
Côté professionnel, il a été assureur en Dordogne, puis aurait travaillé en relation avec des sociétés liées aux métiers de la défense. Il serait aujourd'hui consultant auprès d'entreprises, mais refuse d'en dire plus sur son domaine d'activité.
L'étrange Monsieur Faure a aussi un passé politique. Il a été le responsable de l'UDI pour le département de la Dordogne. Il n'a aujourd'hui plus aucune responsabilité auprès de ce mouvement.
Jean-Michel Faure et le CSP
Selon Sylvie Rozette, adjointe au maire de Limoges chargée des sports, la famille Forte aurait chargé Jean-Michel Faure de trouver de potentiels nouveaux investisseurs.
Ce dernier confirme : "j'ai donné un coup de main grâce à mes relations. On a trouvé des gens qui seraient susceptibles de pouvoir accompagner le club, mais mon rôle s'est arrêté là."
J'ai juste contribué à mettre des gens en relation. Mais je ne suis pas au cœur des tractations. Je ne peux donc pas vous dire où en est le tour de table financier.
Jean-Michel FaureConsultant auprès d'entreprises
Pourtant, Jean-Michel Faure confirme être celui qui a rédigé une lettre, au nom des potentiels investisseurs. Celle-ci a été remise au gendarme financier du sport (DNCCG). C'est ce document qui a permis de donner un délai supplémentaire au CSP pour équilibrer ses comptes. Un nouveau rendez-vous a été fixé le 15 mai 2024 devant le DNCCG.
Il semblerait donc que Céline Forté, actuelle propriétaire du CSP, soit la seule décideuse dans cette affaire. Malheureusement, cette dernière n'a pas répondu à nos sollicitations.
Un travail d'équipe ?
Didier Jamot, actuel président du CSP, affirme avoir croisé Jean-Michel Faure une seule fois : "J'ai de mon côté travaillé avec Lionel Peluhet qui va apporter un million d'euros. Pour le reste, je ne suis pas au courant. Il faut voir avec la famille Forte".
Lionel Peluhet est considéré comme numéro 2 du groupe Intermarché. Il est propriétaire de la grande surface de Glandon (87).
J'espère que Monsieur Peluhet sera capable de s'intégrer dans un projet de groupe. Il n'est pas tout seul. Quand on veut gagner un match, ce n'est pas un seul joueur qui gagne, c'est toute l'équipe
Jean-Michel FaureConsultant auprès d'entreprises
Il paraîtrait donc que la recherche de nouveaux financeurs se fasse d'une manière quelque peu désordonnée. Selon Didier Jamot, "il y a deux projets et ce serait bien que tout le monde travaille ensemble".
Jean-Michel Faure poursuit : "les problématiques personnelles des gens, ça ne me concerne pas. Je ne suis pas à leur place. Je ne peux pas vous dire si le tour de table a amené des fonds supplémentaires, parce que c’est un tel bazar. (...) Il y a une guerre de personnes dans cette histoire. Je suis extérieur à tout ça et je ne brigue rien. Pas de poste de président ou quoi que ce soit. Je suis venu parce que le CSP me tient à cœur."
Inquiétudes pour Céline Forte
Au cœur du "réacteur CSP", la frêle Céline Forte saura-t-elle sortir indemne d'une histoire qui a déjà coûté beaucoup d'argent à sa famille ? L'appartement de Nice a dû être vendu l'an passé.
Je pense qu'elle est dans une vraie détresse, car dans une impasse. J'ai de bons sentiments envers elle. Je suis touchée par ce qui lui arrive, mais les élus doivent rester dans leur rôle, quand il s'agit de l'argent du contribuable.
Sylvie RozetteAdjointe au maire de Limoges chargée des sports
Le 14 février dernier, le maire de Limoges a posé un ultimatum à la dirigeante du CSP. Pour toucher les 618 000 euros de subvention résiduelle pour la saison, il lui fallait ouvrir son capital à hauteur d'un million d'euros minimum.
L'apport de Lionel Peluhet devrait permettre de résoudre ce premier problème.
Mais pour repartir pour une nouvelle saison en BetClic élite, il manquerait entre un et deux millions d'euros, selon nos sources. Et à l'heure où nous publions cet article, il semble que le tour de table financier soit encore très incomplet.