Ce droit d'alerte déposé par la CFDT concerne le sous-effectif du service des urgences. Un état de fait symptomatique de la démographie de notre région et du mauvais état de notre système de santé. De son côté, la direction affirme que "le service des urgences adultes connaît une activité soutenue, mais maîtrisée."
En deux ans, quatre droits d'alertes ont été déposés au CHU de Limoges par les syndicats, pour signaler l'existence d'un danger pour la santé et la sécurité du personnel.
Ce type de procédure donne l'obligation de réagir à la direction du CHU. Mais selon David Combeau, délégué CFDT Santé-Sociaux, ces droits d'alerte n'ont donné lieu qu'à "des mesures de colmatage très temporaires".
Quand David Combeau est allé déposer officiellement son nouveau droit d'alerte, il a compté trente patients dans les couloirs des urgences de Limoges : "Tout le monde s'y habitue. Le problème restera le même tant que de nouveaux lits d'hospitalisation ne seront pas dédiés aux urgences."
Pas assez d'effectifs
Sur le mois qui vient de s'écouler, David Combeau constate que les effectifs des urgences n'ont pas été complets pendant sept jours. Bien sûr, la qualité des soins pâtit de cette situation. L'attente est multipliée pour les patients, et le personnel est débordé.
Dans la chaîne des soins, il y a moins de monde pour aider ou surveiller les malades. Il y a un véritable risque pour la santé des gens qui viennent aux urgences.
David CombeauDélégué CFDT Santé-Sociaux
Les arrêts maladie et les démissions se multiplieraient, selon le délégué syndical.
La direction affirme de son côté que "le service des urgences adultes connaît une activité soutenue, mais maîtrisée. Il est confronté à de l'absentéisme médical, notamment en raison d'arrêts maladie pour grossesse. En outre, le recrutement demeure une priorité du CHU de Limoges, l'établissement poursuivant son plan d'activité et de fidélisation".
En attendant, le personnel constate la présence régulière d'intérimaire dans le service. Selon David Combeau, "Ils ne connaissent pas les locaux, sont formés à la va-vite et ça crée d'autres tensions".
Selon Florence Metge, responsable CGT du CHU de Limoges, le nombre de lits va être augmenté d'ici fin novembre aux urgences. Mais les syndicats pensent que le personnel supplémentaire recruté ne sera pas suffisant.
Un problème multifactoriel
Les médecins du CHU, que nous avons pu joindre, reconnaissent l'existence d'un problème aux urgences.
Pour eux, le service est engorgé en partie à cause de la démographie de notre territoire, qui compte beaucoup de personnes âgées. Ces dernières ont souvent des pathologies lourdes, et doivent être hospitalisées. Or, les urgences ont du mal à trouver des lits disponibles dans les services. Quand ils restent 48 heures dans les couloirs, les malades sont souvent désorientés et leur état peut se détériorer.
Le personnel en sous effectif est également un mal chronique au CHU, symptomatique du mauvais état de l'hôpital et de la médecine de ville en France.