Le groupe minier a indiqué dans son bilan d'activité, mercredi 28 juillet, que la cession d'Aubert et Duval restait l'option privilégiée. La filiale d'Eramet, et son usine à Pamiers, dans l'Ariège, attire les convoitises des géants de l'aéronautique Airbus, Safran et du fonds Ace Capital Partners.
La crise sanitaire pourrait bien faire une nouvelle victime. Le groupe Eramet a indiqué dans un communiqué que "la cession d’A&D (Aubert et Duval), stratégique pour la filière aéronautique, reste l’option privilégiée par le Groupe à terme". La filiale emploie près de 1.000 salariés dans 7 usines en France, dont l'une des plus importantes se situe à Pamiers, dans l'Ariège.
Une baisse de 9% du chiffre d'affaires
Depuis le début de l'épidémie de covid, la crise économique a violemment frappé le secteur aéronautique et donc les clients de la filiale, qui représentent 70% du chiffre d'affaires d'Aubert & Duval. Cela a causé de nombreuses difficultés financières pour le sous-traitant français.
Dans son dernier bilan financier, Eramet a indiqué que le chiffre d'affaires d'Aubert & Duval sur le premier semestre de 2021 avait baissé de 9% en générant 245 millions d'euros.
En décembre 2020, Eramet avait déjà annoncé un plan de restructuration d'Aubert & Duval et prévu le licenciement de 427 employés dans toute la France. Dans l'usine de Pamiers, 144 postes étaient menacés.
Des négociations qui traînent
C'est pour pallier ces difficultés qu'Eramet souhaite vendre sa filiale, qui attise les convoitises. Un consortium composé d'Airbus, de Safran et de Ace Capital Partners s'est créé au printemps dernier pour racheter Aubert & Duval.
Deux géants de l'aéronautique et un fonds d'investissement qui n'avaient pas réussi à séduire Christel Bories, la PDG d'Eramet, il y a quelques mois. Malgré ce premier échec, les négociations se sont poursuivies et le consortium devrait transmettre une nouvelle offre de rachat entre août et septembre 2021, selon les informations de la Tribune.
Des négociations, il y en a aussi eu entre les syndicats de l'usine Aubert & Duval de Pamiers et le groupe Eramet.
En avril, les organisations syndicales ont signé des accords collectifs avec l'entreprise pour limiter le nombre de suppressions de postes à 327 postes en France et 80 sur le site de Pamiers, alors que 427 postes en France et 144 à Pamiers étaient initialement menacés.
Les accords ont été posés sur la table de la direction régionale et interdépartementale de l’emploi, qui doit encore les valider d'ici le mois de septembre.
Un avenir incertain
L'avenir reste donc incertain pour les salariés d'Aubert & Duval, qui doivent surveiller d'un côté la validation des accords, et de l'autre attendre de savoir comment les négociations entre Eramet et le consortium composé d'Airbus, Safran et Ace Capital Partners, vont évoluer.
Le rachat de la filiale pourrait en effet mener à de nouvelles décisions pour le futur de l'entreprise et de ses salariés.