Le département de l'Ariège enregistre une hausse des installations d'exploitants agricoles : cette année, elle a déjà accompagné 55 dossiers. C'est deux fois plus qu'une année ordinaire. Voici les raisons d'une belle croissance.
Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles dans le monde agricole. Alors que le moral de la profession est plutôt morose, en Ariège, les demandes d'installations sont plus importantes que jamais : 55 dossiers en 2016, un record.
Les raisons de l'engouement pour ce département sont diverses. Tout d'abord, les agriculteurs sont vieillissants, plus de la moitié d'entre eux ont plus de 50 ans et de nombreuses entreprises sont à reprendre.
Le prix du foncier reste abordable : Le coût d'un hectare de terre en plaine irriguée, en basse Ariège s'élève à 7000 Euros, la différence de prix, avec le département voisin de la Haute-Garonne peut aller jusqu'à 4000 euros.
Enfin, il n'y a pas de saturation de la surface agricole comme cela peut être le cas dans d'autres départements de l'ex Région Midi-Pyrénées, il reste de la terre disponible.
L'Ariège une terre pour les agriculteurs
De nombreux futurs agriculteurs ont la volonté de s'installer dans le département : la chambre d'agriculture voit 200 porteurs de projets par an. Les dossiers concernent tous les types d'exploitations : conventionnelles ou bio. Christophe Conein en fait partie, avec sa compagne, ils viennent de s'installer. Leur projet : diversifier l'exploitation bovine qu'ils ont reprise, notamment en fabriquant et vendant du pain issu de leurs céréales.Dans les cas de transmission du patrimoine agricole, une tendance s'affirme dans le département. Sur les exploitations familiales, les successeurs n'attendent pas que leurs parents partent à la retraite. Les repreneurs s'installent sur la ferme à leurs côtés, et ils mettent en place une diversification de l'activité. Une démarche qui donne plus de valeur à l'entreprise et qui ravit les responsables de la Chambre d'Agriculture. Depuis mai dernier, Marc Marty s'est installé comme éleveur, sur une exploitation à quelques kilomètres de celle de son père, Michel. Ce dernier est ravi du choix de son fils, mais soucieux de son avenir dans le contexte actuel. Conscient des difficultés du monde agricole, Marc est passionné par la génétique et veut contribuer à l'amélioration de la race limousine. Un choix également économique qui, il est sûr lui permettra d'améliorer son revenu quitte à laisser tomber la gasconne locale lorsque son père partira à la retraite : " car la génétique permet d'améliorer le poids des carcasses, la conformation des bêtes et la vente des reproducteurs"
La Chambre d’Agriculture favorise l'installation des agriculteurs en les aidant dans leurs démarches. Les 55 porteurs de projets ont tous moins de 30 ans, de quoi rajeunir la population agricole du département pour quelques années. Le reportage de Laurent Winsback et Pascal Dussol.
L'agriculture ariégeoise en quelques chiffres
En Ariège, l'agriculture emploie 4 260 personnes, soit 4.8% des emplois du département. Cela représente un effectif total de 4300 actifs avec une main d’oeuvre essentiellement familiale (76,5%de chefs d’exploitations et coexploitants et 23% pour les autres actifs familiaux). Un âge moyen des chefs d’entreprises plus élevé dans les petites exploitations (54ans) que dans les grandes et moyennes exploitations (47,5 ans).Une restructuration de la profession avec des exploitations de plus grande taille (+6ha de SAU entre 2000 et 2010), davantage sous forme de sociétés et qui restent familiales.
Elle compte près de 2 700 exploitations pour une surface agricole utilisée de 132 000 hectares.
L’élevage bovin – ovin – caprin - équin domine en Ariège. La surface agricole utilisée est consacrée à plus de 75% aux herbivores : 86 700 bovins, 90 150 ovins, 6650 caprins, 6000 équins. Les cultures bénéficient en Plaine et vallées de l’irrigation : 15 800 ha sont irrigables à partir des différentes ressources (en 2010, 9760 ha ont été irrigués).
L’Ariège est le premier département de Midi-Pyrénées pour le nombre d’exploitations engagées dans des activités de diversification et de valorisation des produits, aujourd'hui une exploitation sur 8 en signes officiels de qualité :
45% des activités concernent la transformation de produits agricoles et 27% le tourisme mais les activités du travail du bois et la production d’énergies renouvelables sont chacune deux fois plus représentées qu’en Midi Pyrénées.
16.5% des exploitations de l’Ariège sont engagées en agriculture biologique, 12% en signe officiel de qualité, 9% en transformation à la ferme, 33% en circuit court et en retirent plus de 50% de leur chiffre d’affaires …
L’Ariège a concrétisé son orientation vers les circuits courts et la valorisation des produits locaux avec la mise en place d’une plate-forme logistique « Terroirs Ariège Pyrénées », Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), qui propose aux opérateurs de la restauration collective du département une gamme complète de produits locaux.
(Source : Chambre d'Agriculture de l'Ariège)