La tempête Gloria a fait des dégâts dans l'Aude fin janvier. A Rennes-les-Bains, une partie de la route départementale a été détruite. La déviation proposée ne ravit pas les habitants de Bugarach, contraints de rouler 40 minutes de plus alors qu'ils plaident pour une alternative.
Marlène Lefèvre est éleveuse de chèvres et de brebis à Bugarach, village reculé de 228 habitants sur les premiers contreforts audois des Pyrénées. Depuis moins d'un mois et la tempête Gloria, qui n'a pas épargné l'Aude, la route classique pour accéder au village est fermée : des trous se sont formés.
Il manque un bout de chaussée énorme", constate l'éleveuse.
Pour aller à Bugarach, il est également possible de passer par Rennes-le-Château (80 habitants). Sauf qu'un sens interdit empêche de revenir à Bugarach. Il faut donc emprunter une déviation "interminable", selon Marlène Lefèvre : 40 minutes de plus. "Je ne comprends pas.".
Le temps des travaux, les habitants de Bugarach auraient aimé voir le sens interdit suspendu. Il n'en est rien.
La peur d'un accident grave
L'explication se trouve à Rennes-le-Château. Cette fameuse route inaccessible est un chemin renové et entretenu uniquement par la commune. Le maire Alexandre Painco (SE) justifie ce choix, notamment pendant la durée des travaux. "Le chemin ne fait que 3,25 m de large, nous avons un centre aéré, les transports scolaires, des enfants. Et des semi-remorques et poids lourds passent sans arrêt sans autorisation. J'ai peur qu'il y ait un accident grave", déclare t-il, conscient qu'une nouvelle rénovation de ce chemin n'est pas envisageable pour les finances de sa commune.
Nous n'avons pas les moyens d'élargir ce chemin, déjà que nous avons un emprunt sur 10 ans à rembourser...
Mais Alexandre Painco reste préoccupé et ouvert au dialogue : "Je comprends très bien les habitants de Bugarach, il ne faut pas nous monter les uns contre les autres, mais plutôt travailler en bonne intelligence pour trouver une solution ensemble". Une rencontre entre les deux maires pourrait avoir lieu.
Les travaux devraient se terminer dans trois semaines. Pour le plus grand bonheur des Bugarachois.