"Comme en 40 : quand les écolos veulent la guerre" : le président des vignerons de l’Aude sera jugé pour "injures publiques"

Frédéric Rouanet, à la tête du syndicat des vignerons de l'Aude, sera jugé par la 17ième chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, celle de la presse, à la suite des plaintes déposées par deux associations et un syndicat agricole à propos d'un traitement aérien des vignes en 2020.

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Frédéric Rouanet devra se présenter devant la 17ième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, celle de la presse, dans quelques mois. Le président du syndicat des vignerons de l'Aude y comparaîtra pour "injures publiques". Ce sont des propos,publiés le 4 juin 2020 dans un communiqué de presse du Syndicat des Vignerons de l’Aude contre la Confédération Paysanne et l'association Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois (ECCLA) qui lui valent d'être convoqué devant la justice.

"Ecolo-bo-bio"

Un communiqué diffusé sur internet et par courriel contre le lobby qualifié d'"écolo-bo-bio", avec des références à la délation pendant la seconde guerre mondiale. Le président du syndicat des vignerons audois y exprimait sa colère après la mobilisation des associations et des lobbys écologistes pour empêcher un traitement d'urgence par voie aérienne de la vigne frappée par le mildiou.

La guerre est déclarée

Intitulé « Comme en 40 : quand les écolos veulent la guerre », le communiqué reprenant la demande de traitement dérogatoire des vignes  indiquait que « tout vigneron qui fera appel aux hélicoptères sera crucifié en place publique. Voilà donc que les écolos nous la jouent régime de Vichy. Voilà que Maryse Arditi, Présidente de l'association ECCLA, fait l’apologie de la délation : 

Soyez vigilant. Si vous voyez un hélico déverser des produits, prenez des photos de l’hélico, du nuage, mais aussi de l’état du sol et alertez- nous.

Maryse Arditi

Présidente de l'association ECCLA

Nous envisageons d’attaquer cet arrêté au fond pour qu’il ne crée pas un antécédent pour les années à venir." Comme en 40 ! Les collabos sont de retour, à la solde de la nazi-écologie ! Mais ne vous y trompez pas ! La stratégie populiste de ces antitout - FNE en tête, suivie par les petits soldats de la Conf’ - n’a qu'un seul but : faire crever l’Agriculture française ! »

Situation de crise

Les traitements avaient été effectués avec des chenillards, quelques jours plus tard -trop tard pour les vignerons- ce qui avait provoqué d'importants dégâts sur la vigne et l'extrême colère des vignerons. Joint au téléphone Frédéric Rouanet persiste et signe. "J'avais les collègues de la plaine narbonnaise au téléphone qui m'envoyaient des photos de leurs vignes noyées sous un mètre d'eau et le spectre du mildiou. Nous avions passé toute une nuit à parlementer avec les trois ministères concernés, et nous avons fini par avoir le feu feu vert du 1er Ministre", précise-t-il.

A chaque fois que l'on avançait d'un pas, les écologistes nous faisaient reculer de deux. Leur dernier communiqué où ils appelaient à la délation, a été la goute qui a fait déborder le vase. Je ne regrette rien.

Frédéric Rouanet

Président du Syndicat des vignerons audois

Même si ces propos sont forts car dans ce contexte, ce sont des gens qui nous emmerdent tout le temps. Nous avons besoin de vendanger. Nous vivons de notre vigne pas du RSA. Il n'était pas question d'utiliser des produits interdits, nous ne sommes pas hors-la-loi. Les gens qui nous attaquent savent que nous avons du poids médiatiquement parlant, et ils s'en servent pour exister", conclut le syndicaliste.

La guerre est déclarée

Dans un communiqué commun, l'association Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois (ECCLA), de la Confédération Paysanne et de France Nature Environnement (FNE) dénonçaient « une rhétorique guerrière, accumulant les procès d'intention, les caricatures et les insultes publiques », ajoutant que « ni le retour des traitements par hélicoptère, ni la recherche de boucs émissaires, ni la violence verbale, n'aideront la viticulture à faire face aux pressions qu'elle subit."

"L'insulte de trop"

Évoquant « l'insulte de trop », les signataires ajoutaient qu’"il faut être aveugle pour confondre le droit à l'information des riverains, ou nos activités de lanceurs d'alerte, avec la collaboration sous le régime nazi. Ce type de propos désignant nommément une personne qui, de notoriété publique, a vécu la chasse aux juifs pendant la guerre, et dont le père est mort en déportation, ne peut être accepté et doit être puni fermement. C'est pourquoi une plainte a été déposée afin qu'une enquête soit menée et que le ou les responsable(s) de ces propos soi(en)t identifié(s) et mis en examen."

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