Dans la matinée du mardi 14 février, les gendarmes et la police aux frontières ont contrôlé une cinquantaine de domaines viticoles audois. L'objectif était de vérifier les conditions de travail des employés qui procèdent actuellement à la taille de la vigne. Deux dirigeants de société de prestation de service ont été interpellés ainsi que trois travailleurs clandestins en situation irrégulière.
Les moyens déployés étaient d'importance : gendarmerie mais aussi l'office de lutte contre le trafic illicite de migrants, des personnels de la mutualité sociale agricole, de la DGFIP et de l'inspection du travail. Au total, une centaine de personnes sont intervenues matinalement ce mardi 14 janvier sur une cinquantaine de domaines viticoles situés sur l'ensemble du territoire audois.
Une opération de cette envergure, c'est sans précédent dans le département de l'Aude.
Eric Camous, procureur de la République de Narbonne.
Une opération menée par le comité départemental de lutte contre la fraude, sous le contrôle du procureur de la République de Narbonne alors que la taille des vignes se poursuit depuis décembre.
Deux chefs d'entreprise en garde à vue
Selon le procureur de la République de Narbonne, les contrôles menés simultanément sur tout le territoire de l'Aude visaient d'abord les entreprises prestataires.
3 personnes en situation irrégulière ont été interpellées. Des travailleurs clandestins originaires d'Afrique du nord conduits à la police aux frontières à Port-la-Nouvelle. Elles ont été soumises à des examens pour évaluer leur état de santé. Le procureur de Narbonne, Eric Camous, décrit des individus en situation précaire que l'on a vraisemblablement fait entrer sur le territoire spécifiquement pour ce travail.
En fonction des résultats des examens médicaux, de nouvelles charges pourraient être retenues contre les entreprises de prêt de main-d’œuvre.
Dans la foulée de ces opérations, des perquisitions se sont déroulées dans les locaux de deux sociétés prestataires. Les dirigeants de ces deux entreprises spécialisées dans le prêt de personnel pour les travaux agricoles sont en garde à vue. Celles-ci devraient se poursuivre jusqu’à jeudi matin.
Déjà mis en cause dans une affaire similaire
L'une des personnes actuellement interrogée par les services de gendarmerie est installée dans le limouxin. Elle a été mise en cause dans l'un des volets d'une affaire de travail dissimulée déjà jugée. Celle-ci avait conduit à la condamnation à 8 mois de prison ferme d'un employeur de nationalité espagnole.
"Des véhicules et la somme de 30 000 euros ont été saisis" lors des opérations de perquisition conduites mardi dans les entreprises, indique le procureur. Ce dernier précise que la grande majorité des contrôles n'a occasionné aucune verbalisation dans les exploitations concernées.
Eric Camous souligne également que ce type d'opérations d'envergure sera renouvelé.