Scandale de la viande de cheval : deux ex-dirigeants de Spanghero renvoyés au tribunal

Deux ex-dirigeants de l'entreprise Spanghero à Castelnaudary (Aude) et deux négociants néerlandais ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour leur responsabilité dans l'escroquerie de la viande de cheval vendue comme du boeuf, qui avait provoqué un scandale alimentaire en Europe en 2013.

"Tromperies" et "escroquerie en bande organisée"


Dans son ordonnance signée le 26 janvier, le juge d'instruction parisien Serge Tournaire ordonne que soient jugés l'ancien dirigeant de cette société de transformation des viandes implantée en Occitanie, ainsi que l'ex-directeur du site et deux négociants, principalement pour "tromperies" et "escroquerie en bande organisée", comme l'avait requis le parquet de Paris à l'été 2016 après trois ans d'enquête.



Un des prévenus, Jacques Poujol, "a interjeté appel le 7 février de cette ordonnance, qui n'est donc pas définitive", a indiqué vendredi une source judiciaire. Cet appel, rarement possible en matière correctionnelle contrairement aux affaires criminelles, a entraîné la saisie de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, qui aura donc à se prononcer sur cette décision du juge.

Etiquetage modifié


L'ancien dirigeant Jacques Poujol et le directeur Patrice Monguillon, en lien avec les Néerlandais Johannes Fasen et Hendricus Windmeijer, sont soupçonnés d'avoir trompé la société de fabrication de plats préparés Tavola, filiale du groupe Comigel, en lui vendant en 2012 et début 2013 plus de 500 tonnes de viande présentée comme du boeuf alors qu'il s'agissait de cheval, notamment en modifiant l'étiquetage des produits.

Le scandale, qui avait démarré au Royaume-Uni début 2013, s'était étendu à toute l'Europe. Il avait mis en lumière l'opacité des circuits d'approvisionnement et de transformation menés par des "traders" en viande dont les affaires passaient par Chypre, les Pays-Bas ou la Roumanie.

Aucune conséquence sanitaire

Si l'affaire n'avait causé aucune conséquence sanitaire, le public avait découvert l'existence du "minerai de viande", un aggloméré de bas morceaux hachés, vendu le plus souvent surgelé et atterrissant dans les assiettes, essentiellement sous la forme de plats préparés, comme des lasagnes en barquette.

Plusieurs marques de surgelés, comme Findus et Picard, avaient été touchées, dans un contexte de tromperie massive portant sur 750 tonnes de viande écoulées dans 13 pays européens, soit 4,5 millions de plats cuisinés, avait révélé l'autorité française anti-fraudes (DGCCRF).

L'affaire avait été décrite comme un effet collatéral de la guerre des prix bas, avec des industriels et fournisseurs en quête de débouchés et de marges profitables.

 

Laurent Spanghero se félicite de cette décision
L'entreprise qui portait son nom a été touchée par le scandale des lasagnes à la viande de cheval  tout comme l'entreprise qu'il avait créée "la Lauragaise" avec des anciens salariés. A l'annonce de la décision de renvoyer devant la justice les deux ex-dirigeants de l'entreprise et des deux négociants néerlandais, Laurent Spanghero se félicite: "Il n'est pas normal que des voyoux comme ça soient encore en liberté."

"Je trouve que la sanction n'est pas assez sévère pour ces truands." Laurent Spanghero avait réagit de la sorte en avril 2015 après l'annonce de la condamnation à 2 ans et demi d'un grossiste néerlandais qui vendait du boeuf pour du cheval.
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