Les producteurs de la blanquette de Limoux dans l'Aude protestent contre la reconnaissance par le ministère de l'Agriculture d'une indication géographique protégée pour les vins mousseux. Selon eux, cela remet en cause les spécificités de leur méthode. Ils portent l'affaire devant le Conseil d'Etat.
Les vignerons audois de Limoux redoutent une franche ouverture à la concurrence.
En cause selon eux : la reconnaissance par le ministère de l'Agriculture d'une indication géographique protégée (IGP) pour les vins mousseux alors que la blanquette de Limoux est, elle, une AOC.
Les vins mousseux méritent-ils cette reconnaissance ?
Les vignerons de Limoux demandent que leur méthode d'élaboration des vins soit reconnue. Tout comme l'antériorité de leur savoir-faire local. Ils assurent que c'est cela qui les différencie des vins mousseux. C'est pourquoi ils pensent qu'ils ne devraient pas être mis en concurrence avec ces derniers.
Selon les producteurs de la blanquette de Limoux, les consommateurs ne comprennent pas toujours la différence entre un vin de Pays d'Oc en IGP et les AOC (appellation d'origine contrôlée) qu'ils produisent.
C'est toujours inquiétant parce que ce sont des mousseux qui vont se positionner sur des gammes de prix plus basses que ce que nous commercialisons actuellement", déclare Bernard Robert, vigneron à Pieusse dans l'Aude.
Ce sera au Conseil d'Etat de trancher
Les enjeux économiques sont importants : le terroir de Limoux produit 10 millions de bouteilles chaque année. Plus de la moitié est exportée.
Reportage à Pieusse dans l'Aude.
J.-P. Laval et F. Guibal