Une mère de famille soupçonnée d'être à la tête d'un trafic de drogue, de lourdes peines de prison requises

Dix mois à douze ans de prison ferme : ce sont les peines requises au procès de 12 prévenus soupçonnés d'appartenir à un réseau très structuré de trafiquants de cocaïne, dont le chef serait une mère de famille de l'Aude. Avant le jugement attendu tard ce jeudi, on vous raconte cette avant-dernière journée d'audience au palais de justice de Narbonne.

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Au tribunal judiciaire de Narbonne, c'est un système pyramidal qu'a décrit le ministère public dans son réquisitoire. Une organisation avec à son sommet, un couple : une mère de famille présentée comme la tête pensante et son compagnon qui en serait l'exécutant. Au deuxième échelon de cette hiérarchie : quatre lieutenants dont l'un des fils du couple. Et au-dessous : des revendeurs, des nourrices et des clients.

Parmi les 12 prévenus de ce procès hors normes, certains sont en situation de récidive. Alors, la substitut du procureur Marie Hamiti a requis des peines très lourdes, allant de 10 mois pour les moins impliqués à 12 ans de prison ferme pour le chef de ce trafic de cocaïne décrit comme très structuré.

Système pyramidal

Les bénéfices ont été estimés par les enquêteurs à 173 000 euros sur un an. Près de 9 kilos de cocaïne auraient été écoulés entre 2021 et 2023 à Narbonne, Lézignan-Corbières et Coursan (Aude).

Je considère que ce sont des peines justes et proportionnées, compte tenu de la gravité des faits, du fait que ça a duré plus d'une année et des gains que cela a rapporté. Vu l'ampleur du réseau et sa structuration, pour moi ce sont des peines méritées.

Marie Hamiti

Substitut du procureur de la République de Narbonne

Près de 200 clients auraient été fournis. L'accusation repose en grande partie sur des mises sur écoutes. Des conversations dans lesquelles les termes "marchandises", "livraison", "paiement" reviennent avec insistance. Mais les avocats de la défense évoquent "la faiblesse" des éléments matériels.

La défense plaide l'absence d'éléments matériels

Des avocats qui, dans leurs plaidoiries, ont relevé l'absence de saisie de stupéfiants lors des interpellations de fin janvier 2023. Certains réclament donc la relaxe de leurs clients, à l'instar de Maître Jean-Baptiste Mousset, qui défend un revendeur présumé.

Une infraction pénale suppose un élément matériel : dans le cadre d'un trafic, ce sont les stupéfiants. Au domicile de mon client, on n'en a pas trouvé un seul gramme, pas une seule trace, pas plus qu'on n'en a retrouvé à l'issue des surveillances téléphoniques effectuées sur mon client.

Maître Jean-Baptiste Mousset

Avocat de la défense

L'audience, qui devait se prolonger jusqu'à vendredi, a pris de l'avance. Le délibéré est attendu jeudi soir après les dernières plaidoiries de la défense.

Écrit avec Chloé Fabre, Eric Henry et Adeline Raynal.

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