Dans le seul département d’Occitanie dirigé par la droite, la campagne commence par un combat de chefs entre le député LR Arnaud Viala et le président UDI du département Jean-François Galliard, tandis que la gauche part unie sous la bannière du « printemps aveyronnais ».
C’est une campagne particulière qui a commencé en Aveyron. Avec pour commencer, une crise des vocations : 59 binômes (118 candidats) se sont déclarés pour les élections du 20 et 27 juin prochains. En 2015, 90 binômes (soit 180 candidats) s’étaient présentés sur les 23 cantons que compte le département. La perte en 6 ans est de 30%.
Les reports du scrutin, en raison du Covid, pourraient en être, nous explique un candidat, l’une des causes : beaucoup auraient hésité à se lancer.
Le renouvellement des candidatures
Sur la grande majorité des cantons, les électeurs pourront retrouver au moins un sortant. 12 binômes déjà élus repartent en campagne à l’identique, 8 candidats changent de binômes. C’est le cas notamment de Jean-François Galliard. Le président UDI du conseil départemental, est lâché par Sylvie Ayot qui sera en concurrence directe avec lui sur la circonscription de Millau 2. Corinne Compan, candidate et secrétaire du parti communiste de l'Aveyron se retrouve dans la même situation face à Jean-dominique Gonzales (DVG) sur Millau 1.
De la nouveauté sur le canton du Vallon
Seul le Vallon fait exception. Sur ce dernier, parmi les 5 binômes en lice, aucun sortant : Anne Gaben-Toutant, l’ancienne maire de Marcillac et le député Stéphane Mazars se sont retirés. Ce dernier s’est engagé aux côtés du candidat LREM Vincent Terrail-Novés dans la course aux régionales. Le Vallon est par ailleurs le canton où l’on trouve le plus de candidats.
Des situations inédites
Enfin sur 3 cantons, il n’y a qu’un seul binôme. Une situation inédite en Lot et Montbazinois pour les sortants PS, Bertrand Cavalerie et Cathy Mouly, candidats du « Printemps aveyronnais ».
Pas de duel non plus en Lot et Palanges pour Christine Presne (DVD) et son nouveau binôme Christian Naudan. Sur ce canton, il succède à Jean-Claude Luche, le conseiller départemental (président de 2008 à 2017) et sénateur UDI, bien connu des Aveyronnais, termine ainsi son dernier mandat comme il l’avait annoncé en 2020.
Enfin le dernier territoire à binôme unique est celui de Raspes et Lévezou, où le sénateur Alain Marc passe la main au député LR Arnaud Viala qui se présente avec Nadine Fraysse.
L’offensive d’Arnaud Viala à droite
Sans concurrence directe sur son canton, Arnaud Viala est sûr d’occuper son futur siège. Mais pour lui, l’enjeu est ailleurs. Pour ces départementales, le député LR a très vite annoncé ses ambitions. Il se projette au 3ème tour et vise la présidence de l’Aveyron. Un fauteuil qu’il espérait déjà en 2008. A l'époque, Jean-Claude Luche avait eu la préférence des élus. Arnaud Viala connait bien l’hémicycle départemental, il y a siégé de 2004 à 2015. Pour atteindre son but, il mène une liste : « L’Aveyron pour tous », et a réussi à rallier à sa cause 19 binômes sur 23 cantons. Mais sa stratégie divise la majorité départementale.
Depuis 1949, l’Aveyron est aux mains de la droite. A l’issue du 2ème tour, si l’assemblée à la même couleur, un duel fratricide pourrait se jouer le 1er juillet pour l’obtention de la présidence.
Un défi à relever pour Jean-François Galliard
Car de son côté, l’actuel président UDI Jean-Francois Galliard, 73 ans, repart en campagne en s’appuyant sur son bilan et sa bonne gestion du département. Il a fort à faire sur son canton de Millau 2. Avec sa nouvelle alliée Karine Orcel, le voilà face à deux binômes : celui de la gauche représentée par Valentin Artal et Solveig Letort, mais aussi un autre, à droite, tout acquis à la cause d’Arnaud Viala : Christophe Loubat et Sylvie Ayot, son alliée de 2015.
Pour lui, tout va donc se jouer au premier tour. S’il est élu, rien n’est perdu pour le 3ème. Et à ce moment-là, il pourra compter dans l’hémicycle sur quelques soutiens.
La guerre entre centristes et républicains ne fait que commencer. Dans ce combat, Arnaud Viala affiche sa détermination et Jean-François Galliard affirme n’avoir rien à prouver.
Une campagne sans LREM et avec 1 seul binôme RN
Pour cette élection, il n’y a pas de candidats LREM affiché en Aveyron : Anne Blanc la député et conseillère départementale en Céor-Ségala ne brigue pas de nouveau mandat. Stéphane Mazars jusqu’alors élu sur le Vallon, a des ambitions régionales. Le RN quant à lui n’est présent qu’en Lot et Dourdou, où Bruno Leleu part en campagne avec Isabelle Colin.
La gauche mise sur l’union
Tandis que la droite départementale se déchire, la gauche a, quant à elle, tiré les leçons de 2015. Le mode de scrutin des départementales ne va pas de pair avec l’éparpillement des candidatures. A quelques exceptions près, elle part unie pour les 20 et 27 juin prochains. Le projet baptisé « Printemps aveyronnais », est porté par les représentants Bertrand Cavalerie, premier secrétaire fédéral du parti socialiste, Corinne Compan, secrétaire départementale du Parti Communiste, Guilhem Sérieys, délégué départemental de La France Insoumise et Laurent Renaudin, secrétaire départemental Europe Ecologie Les Verts. La démarche nouvelle est « mûrement réfléchie » pour la gauche aveyronnaise, qui veut « dépasser les clivages » et proposer un projet pour que le département « change d’ère et de saison ».
18 cantons sur 23 portent le label « Printemps aveyronnais ». Et sur quelques-uns, le projet n’a pas séduit tous les militants : comme à Saint-Affrique où le PC représenté par Loïc Hervas et Danielle Charon se présente contre Clément Carles et Anne Ambrozelli. En Enne et Alzou, le binôme DVG Hélian Cabrolier et Graziella Pierini, ne fait pas parti de la liste, le premier s'étant prononcé en faveur du projet de traitement des déchets «Solena ». Enfin situation particulière sur le canton de Millau 1 où la communiste du printemps aveyronnais, Corinne Compan, se retrouve face à son binôme de 2015, Jean-Dominique Gonzales.
Des cantons ruthénois convoités
Reste les cas des cantons de Rodez-Onet, Rodez 1 et Rodez 2. Des fauteuils convoités par toutes les forces en présence, avec en plus celles étiquetées « majorité municipale », composées d’élus ruthénois travaillant auprès de Christian Teyssédre dont on connait les affinités avec LREM et qui agrège autour de lui de nombreuses personnalités aux étiquettes politiques de gauche et de droite.
Arnaud Combet et Sarah Vidal (candidats sortants) partent sur Rodez 1 à gauche, les 2 candidats viennet d'être exclus du PS, pour dissidence face aux candidats officiellement investis par le parti Matthieu Lebrun et Lis Frayssinhes. Christophe Lauras et Martine Bezombes se retrouvent face à un autre binôme issu de l’équipe municipale composée de Jean-Michel Cosson et Nadia Abbou sur Rodez 2.
C’est sur ces derniers cantons et sur ceux de Millau et du Vallon que le premier tour promet le plus de suspense.
La participation, cette grande inconnue
Enfin, comme à chaque élection, une question se pose : ce scrutin passionnera t-il les Aveyronnais ? Même si dans les territoires ruraux, l’échelon du département reste important, le comportement des électeurs fait déjà l’objet de nombreuses spéculations. Le changement des dates des élections, le vote pour les Régionales les mêmes jours, la crise sanitaire auront-ils des conséquences sur le civisme des électeurs du Rouergue ?
Lors du dernier scrutin en 2015, le taux de participation au premier tour avait atteint 59,71% en Aveyron, ce qui était supérieur à la moyenne nationale qui s’élevait à 51,07%.
L'assemblée départementale sortante compte 46 élus. La majorité de droite en totalise 30 sur 46. Le département de l'Aveyron gère un budget de près de 400 millions d'euros.
La composition du Conseil départemental depuis 2015.
Débats sur France 3
France 3 Occitanie organise des débats pour les Départementales 2021 en Occitanie.
Lundi 7 juin :
- Sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées : 22h50 Haute-Garonne, 23h20 Gers et 23h55 Ariège.
- Sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon : Pyrénées-Orientales et Lozère.
Lundi 14 juin :
- Sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées : 22h50 Tarn-et-Garonne, 23h20 Tarn et 23h55 Lot.
- Sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon : Gard et Aude.
Mercredi 16 juin :
- Sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées : 22h50 Aveyron et 23h25 Hautes-Pyrénées.
- Sur l'antenne de France 3 Languedoc-Roussillon : Hérault.
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