La région Occitanie a voté, vendredi 18 février, une aide d’1,2 millions d’euros dédiée à financer une étude sur la faisabilité d’une offre de rachat de la SAM. Déposée par l’entreprise MH Industries, cette offre ravive l’espoir des 365 ex-salariés, toujours sans emploi.
Au 89e jour d’occupation, l’usine est toujours barricadée. Les ex-salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) de Viviez (Aveyron), continuent de protéger leur outil de travail. Car l’avenir de la fonderie, en liquidation judiciaire depuis le 26 novembre dernier, est toujours compromis.
Mais la proposition de Matthieu Hède, président du groupe MH Industries – déjà propriétaire de la fonderie Diace à Vayrac (Lot) – pourrait changer la donne. "C’est une bonne nouvelle que la région ait annoncé une aide pour permettre à ce potentiel repreneur d’étudier le projet. Ça va dans le bon sens", se réjouit David Gistau, élu syndical CGT Aveyron et ex-salarié de la SAM.
"Il est du métier"
MH Industries est bien connue des salariés. Car l’entreprise, spécialisée dans la fonderie d’aluminium, l’application de peinture industrielle et la chaudronnerie, était cliente de la SAM. Et son PDG était venu la visiter, en novembre dernier.
"C’est quelqu’un qui est proche de la SAM, il était client", confirme David Gistau. "Il connaît l’entreprise. Il est du métier, c’est un industriel très sérieux. On a un regard extrêmement positif. Maintenant, ce n’est qu’une étape, et le chemin est encore long avant de franchir la ligne d’arrivée."
L’entreprise de Matthieu Hède travaille notamment pour l’aéronautique et le ferroviaire, et possède des antennes dans le Tarn, la Corrèze et en Bourgogne. La fonderie SAM, elle, est le premier employeur privé du bassin de Decazeville. Elle pourrait, si l’offre est acceptée, voir déployer ses activités en-dehors de l’automobile.
Pragmatisme
Les conclusions de l’étude de faisabilité devraient être rendues en septembre, pour une potentielle reprise en 2023. Mais avant, il faudra plancher et lancer des études financières poussées. Pour cela, l’entreprise MH Industries va toucher 1,4 millions d’euros : 1,2 millions par la région Occitanie, le reste par l’État.
"Si ça dépend de la région et de l’État qui accompagnent le projet, on est plutôt confiant", relève David Gistau. "Mais il faut aussi que l’on connaisse le nombre de salariés repris, l’activité… Il y a une diversification importante dans ce groupe, ça correspond à ce que nous revendiquons depuis des mois."
L’élu syndical précise tout de même "ne pas s’emballer" : "c’est une étude de projet. On a eu beaucoup de désillusions depuis le départ, notamment à cause de Renault [le principal client de la SAM, ndlr]. On va regarder ça attentivement et rester mobilisés dans les semaines qui arrivent… Jusqu’à ce que les choses se concrétisent."