Moins d'une centaine de manifestants sont rassemblés, jeudi 22 février 2024 devant la mairie de Viviez (Aveyron), pour manifester leur mécontentement après l'incendie de plus de 1200 tonnes de batteries au lithium survenu quelques jours plus tôt. Inquiets, ils réclament des réponses.
L'air est encore lourd et difficilement respirable, jeudi 22 février 2024, devant la mairie de Viviez (Aveyron). Dans la salle du conseil municipal, le préfet s'entretient avec les élus du Bassin de Decazeville. À l'extérieur, 80 personnes se sont rassemblées devant et derrière le bâtiment, pour réclamer des réponses à leurs inquiétudes.
Certains habitants mécontents ont frappé sur les vitres de l'établissement, pour tenter de se faire entendre. Rapidement, des policiers sont arrivés sur place et leur ont demandé de reculer, dans le calme. "On s'est fait polluer pendant quatre jours, et on doit fermer notre gueule", hurle un des manifestants, excédé.
D'autres types de batteries ?
Samedi 17 février, plus de 1200 tonnes (selon les dernières informations des autorités) de batteries au lithium ont pris feu dans un entrepôt de stockage de la SNAM (Société nouvelle d'affinage des métaux). Les habitants du Bassin veulent savoir si, en plus des batteries au lithium, d'autres types de batteries, plus dangereuses, n'auraient pas brûlé dans l'incendie.
À l’issue de la réunion, la population a encerclé les élus qui ont dû sortir protégés par un cordon de gendarmes et policiers. Un riverain s'adresse à Arnaud Viala, président du département de l'Aveyron : "Vous avez sacrifié nos enfants, mais vous vous en moquez, vous n'habitez pas là."
Des résultats trop tardifs pour les riverains
Charles Guisti, préfet de l’Aveyron, assure qu'un "dispositif de surveillance des émissions atmosphériques a été mis en place". Il le précise : "Nous ne cachons rien."
Si la préfecture se veut rassurante, il réside un climat de défiance dans la population. Les habitants craignent d'avoir été contaminé à leur insu. L'un d'entre eux s'interroge : "Quel produit est réellement parti en fumée ? On sait aussi que c'est un toit en amiante qui a brûlé et à aucun moment la Prefecture n'alerte dessus. Certains ont des fibres d'amiante dans leur jardin." Il ajoute : "On a beau nous dire qu'il y a des prélèvements, on sait qu'on aura les résultats beaucoup plus tard."
"Un accident industriel majeur"
Laurent Alexandre, député LFI de l'Aveyron et Christine Teulier, maire d'Aubin, commune située près de Decazeville, ont adressé un courrier aux ministres de la transition écologique, de la santé, ainsi, qu'entre autres, au préfet de la Région et au directeur de l'ARS (Agence régionale de santé).
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Ils évoquent "un accident industriel majeur", et assurent que "la demande transparence des citoyens est légitime". Ils attendent une réponse claire concernant la toxicité de la fumée noire apparue dans les premières heures de l'incendie, ainsi que de la fumée blanche "irritante" qui continue de se dégager du site. Ils ajoutent que "la lumière devra être faite sur les causes de l'incendie."