Fermée depuis fin 2021 après une longue bataille sociale, la fonderie SAM de Decazeville (Aveyron) pourrait finalement trouver un nouvel avenir. La région Occitanie a officiellement annoncé qu'elle était en train de se porter acquéreur.
2024 pourrait bien être l'année du redémarrage du site de la fonderie SAM. C'est en tout cas le souhait de Carole Delga. Lors de sa conférence de rentrée le 15 janvier, la présidente de la région Occitanie a annoncé vouloir prendre le contrôle de l'ex fonderie.
Les négociations seraient en cours. Dans sa liste des grands évènements de l'année 2024 envoyée à la presse, le conseil régional d'Occitanie met le rachat de l'usine comme une de ses priorités. La transaction serait bouclée dans le courant du premier trimestre de l'année 2024.
Mais depuis ses annonces, la région reste discrète. Aucun montant n'a été dévoilé. Les discussions seraient toujours en cours avec les actionnaires chinois, propriétaires des lieux.
Concernant le devenir concret du site, rien n'est encore fixé. Selon nos confrères de Centre Presse Aveyron, un dossier de candidature à l'appel à projets "Site France 2030" a été déposé par l'Arac et l'agence de développement économique Ad'Occ. En parallèle, les services régionaux recherchent toujours un ou plusieurs investisseurs. Des start-up auraient été approchées.
Pour le conseiller régional communiste Pascal Mazet, ces négociations sont clairement "l'aboutissement d'un engagement moral".
On ne lâchera rien parce que le bassin de Decazeville a besoin de revivre. C'est dans mon ADN, j'ai connu trop de fermetures industrielles et je connais certains anciens de la SAM depuis 40 ans. Par respect pour eux, il faut faire repartir une activité sur ce site. Je suis fier de faire partie de l'équipe régionale.
Pascal Mazet, conseiller régional PCF
Une promesse de Carole Delga
L'élue s'était rendue sur place en novembre 2021, quelques jours après sa mise en liquidation judiciaire sans poursuite d'activité. "La Sam a un avenir et doit avoir un avenir", avait affirmé Carole Delga devant les 335 salariés de l’entreprise, réunis en assemblée générale.
Des salariés qui demandaient à l'époque à Renault, le principal client, d'honorer ses commandes jusqu'en mars 2022. "Renault, dont l’État est l’un des principaux actionnaires, s’est totalement désengagé du projet industriel de Viviez et n’a jamais formulé d’offre claire permettant l’émergence d’une fonderie dans des conditions sereines" avait regretté la Présidente de la région.
Aucun repreneur
Après l'annonce de la liquidation judiciaire et le licenciement de centaines d'ouvriers, les salariés avaient occupé l'usine pendant 154 jours dans l'attente qu'un repreneur se fasse connaître. Mais aucun projet n'a abouti.
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En mars 2023, 283 anciens employés de la SAM entamaient un deuxième combat devant la justice. Ils avaient poursuivi Renault et leurs anciens employeurs chinois devant le tribunal des prud'hommes pour réclamer des indemnités chômage plus importantes compte tenu du préjudice subi.
Une procédure très longue car chaque demande est examinée de façon individuelle. Si les ex-SAM ont déjà reçu une indemnité de licenciement, la difficulté de retrouver du travail dans un bassin d'emplois sinistré représente, selon eux, un dommage à part entière. La prochaine audience est d'ailleurs programmée pour février 2024.