Un projet d'arrêté permettant des tirs d'effarouchements des vautours suscite la colère d'une association

Dans un projet d'arrêté, la préfecture de l'Aveyron envisage des mesures d'effarouchements des vautours fauves . Cette perspective inquiète la Ligue Protectrice des Oiseaux, qui estime cette mesure inefficace. Ce dispositif vise surtout surtout à contenter les éleveurs, inquiets des attaques de vautour.

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Dans un projet d'arrêté publié le 17 octobre, la préfecture de l'Aveyron envisage d'instaurer des mesures d'éloignements des vautours fauves. Cette mesure, qui est en fait "une dérogation à l’interdiction de perturbation d’espèce protégée", viendrait soulager des éleveurs. Certains sont exposés aux attaques sur leur cheptel par ce rapace dans les régions du Lévezou et de l’Aubrac.

102 communes de l'Aveyron concernées

"Le présent arrêté, établi à titre expérimental pour une période limitée, a pour objet de provoquer par tir d’effarouchement l’éloignement des vautours fauves présents à proximité des troupeaux de bovins" justifie la préfecture. 

Ces mesures consistent à provoquer l'envol et l'éloignement des oiseaux par des tirs de munitions non létales. Ces tirs d'effarouchements ne sont pas de nature à faire régresser la population de vautours fauves ou à porter atteinte à son état de conservation.

La préfecture de l'Aveyron

Arrêté préfectoral

Ce projet d'arrêté autorise des tirs d'effarouchement à partir du 1e mars et jusqu'au 15 novembre lors des deux prochaines années. Il couvre 102 communes du département. 

Pour la LPO, cette mesure "ne résoudra pas les problème des éleveurs"

Mais une association ne l'entend pas de cette oreille. C'est la Ligue protectrice des oiseaux, qui s'insurge de cette annonce. Sur son site Internet, elle assure que ces tirs d'effarouchements "ne résoudront en rien les problèmes soulevés par certains éleveurs".

Les enquêtes démontrent dans la quasi-totalité des cas que les interactions concernent des bêtes malades ou en détresse (...) Ce comportement opportuniste, qui a vraisemblablement toujours existé chez les vautours, ne peut être assimilé à une stratégie de prédation.

Ligue protectrice des oiseaux

Site Internet

Ces tirs pourraient au contraire "entraîner des perturbations graves dans les colonies de vautours en pleine période de reproduction" et "fragiliser les efforts de conservation menés depuis des décennies" selon la LPO. 

Le projet d'arrêté est mis en consultation par voie électronique, indique la préfecture. "Le public peut faire valoir ses observations", jusqu'au 3 novembre. 

Il y a un mois, une attaque avait suscité l'émoi en Aveyron. Liliane, une femme de 86 ans, avait été blessée par un vautour dans son jardin. 

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