Des chasseurs, agricuteurs et écologistes travaillant ensemble: c'est possible ! Le programme agrifaune, en place depuis 7 ans dans l'Hérault, en est la preuve. 7 viticulteurs ont bénéficié d'aides pour replanter des haies et donc utiliser moins de pesticides. Exemple au nord de Béziers.
Voir des fleurs et des arbres pousser au milieu des vignes, c'est un spectacle devenu trop rare dans la plaine biterroise. Les vignes offrent souvent un paysage monochrome qui semble s'étendre à l'infini.
Pourtant, ça et là dans cet océan vert, certaines vignes ont une allure différente : elles sont entourées de jeunes oliviers, de petites haies, de fleurs.
Ce sont les chasseurs de la région, entre autres, qui ont mis la main au portefeuille pour aider les viticulteurs sensibles à la biodiversité à replanter des bordures arborées.
Sept viticulteurs subventionnés par le programme agrifaune dans l'Hérault
L'un d'entre eux, Jeff Coutelou, vigneron du biterrois et pionnier de la viticulteur bio, a planté un millier d'arbres autour de ses parcelles. Le programme agrifaune lui en a payé 250.
Si les haies favorisent le retour de la faune sauvage, elles protègent aussi la vigne des maladies. Le problème, c'est qu'elles ne poussent pas du jour au lendemain, il faut donc patienter des années avant de pouvoir en apprécier les bienfaits.
Chaque année, un nouveau vigneron intègre le dispositif agrifaune dans l'Hérault
Didier Barral, autre vigneron pionnier dans le domaine des vins naturels, tente lui de recréer tout un éco système sur ses terres pour élaborer son vin.
Il a, par exemple, sélectionné différentes races de vaches adaptées au climat de la région.
Leur mission : desherber les vignes de l'hiver au printemps et y lâcher un maximum de bouses, ce qui favorise la venue des vers de terre, appréciés pour leur capacité à aérer la terre.
Comme Jeff Coutelou, les techniciens du programme agrifaune l'ont aidé à choisir les essences d'arbres pour constituer ses haies.
Les haies, refuge des chauves-souris
Car les haies favorisent le retour de la petite faune, elles constituent un gîte apprécié des chauves-souris, alliées précieuses pour les viticulteurs respectueux de la nature. En effet, ce petit mammifère nocturne serait capable d'éradiquer 20 à 30% de l'un des pires ennemis du raisin : le vers de la grappe.
Depuis deux ans, grâce à un programme départemental, plus de 500 abris à chauves-souris ont été installés sur des parcelles viticoles, près des vieux murs ou des haies, lieux de prédilections des pipistrelles, notamment.
Leur présence est généralement signe de bonne santé pour l'environnement.