A Barcelone, déguster du camembert ou du confit de canard en plein confinement, c’est possible. Et ça remonte même le moral, notamment des Français expatriés. Alex et Fred sont propriétaires d’une épicerie française au centre de la capitale catalane. Ils nous racontent leur quotidien.
Nous sommes en plein coeur de Barcelone et pourtant lorsque l'on pénètre dans la boutique d'Alex et Fred, on entendrait presque le coq chanter.
Coquillettes, crêpes, cassoulet, rillettes, sardines à l’huile, moutarde, Brie de Meaux, petits beurre… dans "la petite épicerie à la française", il ne manque rien à part peut-être de la farine.
C’est devenu une denrée rare mais ça je crois que c’est partout.
C’est en 2011 que le couple quitte Lille pour la «douceur et la qualité de vie à la barcelonaise» et en décembre 2014, ils ouvrent leur «petite épicerie à la française».
"C'est un peu notre joli petit coin de France"
Lovée au coeur du quartier pittoresque de Sarrià, au nord de la Diagonal, la boutique d'alimentation se situe à quelques centaines de mètres du Lycée français de Barcelone. Un petit bout d'hexagone au coeur de la capitale catalane. Très appréciée des Français installés dans le quartier, l'épicerie possède également une clientèle locale et internationale. Des clients fidèles, qui ne dérogent pas à leurs habitudes, bien au contraire.
Notre épicerie, c’est un peu comme une bouée de sauvetage pour les Français qui vivent à Barcelone. Ils y trouvent leurs produits de première nécessité" commente Fred avec une pointe d’humour.
"Les gens ne peuvent plus aller au resto, mais ils se font plaisir avec une bonne bouteille de vin ou du fromage !".
Et là encore, la sécurité reste le maître-mot : «On fait très attention à la préparation de nos envois. On porte en permanence un masque et des gants. Il en est de même pour les livreurs qui distribuent nos produits. C’est capital». L’épicerie reçoit en moyenne une dizaine de commandes par jour avec en produits phares «le vin, le fromage et la viande de Lozère».
Des produits qui sont acheminés régulièrement :
Les camions passent très bien la frontière, il n’y a pas de problème de transport. Il y a parfois quelques produits en rupture, mais c’est rare.
Rien ne vaut le contact humain... même à distance
Parmi les clients fidèles, ils sont encore quelques irréductibles à faire fi de la technologie."L'épicerie est un lieu social. La seule chose que les gens ont le droit de faire ce sont les courses. Ca permet à nos clients de pouvoir discuter un peu en français et d’échanger sur les sentiments de chacun". Et depuis maintenant 6 semaines, les conversations tournent principalment autour d’un seul et même sujet : l’épidémie de coronavirus.
Selon les chiffres du Quai d’Orsay, entre 35.000 et 40.000 Français seraient actuellement installés à Barcelone. Ils seraient plus de 150.000 répartis dans toute l’Espagne.Les gens sont globalement inquiets pour leur famille, ici ou en France et puis, il y a aussi des gens qui sont inquiets pour leur situation professionnelle. A Barcelone, il y a beaucoup de travailleurs indépendants français ou qui travaillent dans la culture, le tourisme.