Il n'y aura pas d'assouplissement du pass sanitaire dans les départements où l'incidence est sous le seuil d'alerte, a annoncé le Gouvernement ce 22 septembre 2021. Deux restaurateurs du Tarn et de Lozère, représentants de la profession, restent pragmatiques. "On préfère rester ouvert", pass ou non.
Après avoir laissé planer le doute, le Gouvernement ne mettra finalement pas en place – du moins, dans l'immédiat –un allègement du pass sanitaire en fonction de la situation épidémique locale. Et les représentants des restaurateurs du Tarn et de Lozère ont plutôt bien digéré la nouvelle.
Le pass reste maintenu dans tous les départements, même ceux dont le taux d'incidence est inférieur au seuil d'alerte, à savoir 50 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine glissante. C'est "un outil très efficace pour maintenir ouverts des lieux qui auraient dû être refermés [s'il] n'avait pas existé", a justifié Gabriel Attal, à l'issue du Conseil de défense qui s'est tenu le mercredi 22 septembre 2021.
Le porte-parole du Gouvernement a néanmoins précisé que l'Elysée allait "continuer à travailler sur une adaptation du pass sanitaire" et les critères qui la conditionneraient. Seraient retenus le taux d'incidence et le pourcentage de vaccination dans les différents départements.
"On n'est pas à une semaine près"
En Occitanie, au 22 septembre, quatre départements ont un taux d'incidence inferieur au seuil d'alerte : le Tarn, le Gers, la Lozère et l'Aveyron, selon CovidTracker. Ils auraient donc pu être concernés par ces adaptations du pass sanitaire.
Pour autant, les professionnels de la restauration et de l'hôtellerie ont accueilli l'annonce de son maintien avec pragmatisme et philosophie.
"On a toujours bon espoir quant à l'annulation du pass sanitaire, mais il n'y a pas d'urgence", lance Denis Carminati, président départemental de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) de Lozère. Il continue : "Certains restaurateurs commencent à trouver le temps long, mais il faut rester prudent. On ne peut pas risquer un autre confinement".
Même son de cloche pour Jean-Christophe Carcenac, président départemental de l'UMIH du Tarn : "On n'est pas à une semaine près", tout en concédant que le plus tôt sera le mieux. Et d'ajouter : "Vu ce qu'on a connu, les trois confinements qui ont été pour certains une catastrophe économique et psychologique... On préfère rester ouvert avec un pass sanitaire que de fermer sans pass".
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage (Jean de La Fontaine)... Après tout, "ça ne nous empêche pas de travailler".
Mauvaises habitudes des confinements
Certes, à l'instauration du pass sanitaire, les premières semaines ont pu être difficiles à cause d'"une baisse d'activité", souligne Jean-Christophe Carcenac. Mais, sur la durée, les clients sont revenus."Les gens qui devaient se faire vacciner, se sont fait vacciner".
En Lozère, "le pass sanitaire n’a causé problème à personne dans les gorges du Tarn", note Denis Carminati. Mais à Mende, chef-lieu du département, c'est un peu plus nuancé. "Le mois d'août a été difficile. Il y a eu des baisses du chiffre d'affaires de 30, 40%".
Et des clients sans pass sanitaire qui, mécontents d'être refusés dans des établissements, ont pu être violents verbalement.
A noter qu'un projet de loi pour prolonger le pass sanitaire au-delà du 15 novembre est en cours d'élaboration, et doit être présenté le 13 octobre en Conseil des ministres.
Dans le Tarn, Jean-Christophe Carcenac a plutôt observé "une baisse d'activité liée aux habitudes prises pendant le confinement". À la pause dej', on prend sa gamelle, on se fait livrer. Et quand on télétravaille, on ne déjeune pas forcément à la brasserie du coin. C'est d'ailleurs dans les brasseries tarnaises que cela s'est le plus ressenti ce mois de septembre 2021, selon le président de l'UMIH 45.
Denis Carminati se dit néanmoins "confiant pour les prochains mois". "On espère passer un automne tranquille. On va y arriver".