Le second tour des élections départementales est à peine achevé qu’on évoque déjà le troisième tour. C’est celui de l’élection du président de chaque département. Soit 13 élections en Occitanie. Et dans certains départements, rien n’est joué…
A l'issue du second tour des élections départementales 2021, les majorités sont dessinées dans les 13 départements d'Occitanie. 12 restent à gauche tandis que l'Aveyron conserve son statut de fief unique de la droite dans la région. Place maintenant à ce que l'on appelle le troisième tour : l'élection des présidents des départements. On vous explique de quoi il s'agit.
Quand ?
En cas de renouvellement du conseil départemental, "la première réunion se tient de plein droit le second jeudi qui suit le premier tour de scrutin" explique le code général des collectivités territoriales. C'est donc ce jeudi 1er juillet que se réuniront les nouvelles assemblées départementales choisies dimanche partout France. Et c'est au cours de cette première réunion que seront élus les nouveaux présidents et tous les autres membres des commissions permanentes des conseils départementaux.
Comment ça marche ?
- Tous les conseillers départementaux en exercice peuvent se présenter à la présidence mais cette fonction est incompatible avec certains autres mandats (président d’un conseil régional, maire, membre de la commission européenne, exercice d’un mandat parlementaire…).
- Deux tiers des membres doivent être présents pour procéder à l’élection du président.
- Le président est élu à la majorité absolue des membres du conseil départemental pour une durée de six ans.
- Si la majorité absolue n’est pas acquise après les deux premiers tours du scrutin, un troisième tour est organisé et la majorité relative suffit. En cas d’égalité des voix, l’élection est acquise au bénéfice de l’âge.
A quoi s'attendre en Occitanie ?
Dans certains départements d'Occitanie, cette élection est une simple formalité. Dans le Gers, par exemple, le président sortant, Philippe Martin, est assuré d'entamer jeudi son cinquième mandat à la tête du département. En Lozère également, Sophie Pantel (DVG) devrait pouvoir entamer son second mandat sans difficulté.
Dans d'autres en revanche, le troisième tour pourrait s'avérer plus compliqué.
Prenons l'exemple de l'Aveyron. Très largement acquis à la droite dimanche soir, ce département, le seul de droite en Occitanie, ne verra pas sa majorité départementale basculer au cours du troisième tour. Mais rien n'est décidé pour autant pour la présidence, objet d'un duel fratricide entre le président sortant, Jean-François Galliard (UDI) et le député LR Arnaud Viala. Chacun revendique des soutiens mais la majorité des élus départementaux de leur camp ont préféré ne pas choisir officiellement leur candidat... Ils ont trois jours pour les convaincre.
Des alliances qui font parfois basculer une majorité départementale
Et puis il y a l'exemple du Tarn-et-Garonne où un coup de théâtre en 2015 a déjà montré qu'une assemblée pouvait changer de camp au troisième tour. Cette année-là, Christian Astruc, ancien allié de Jean-Michel Baylet (PRG) s'est allié avec la droite de Brigitte Barèges pour lui ravir une présidence qu'il occupait depuis 30 ans et le département est passé de la gauche au centre.
Les deux hommes ont tous les deux été élus ce dimanche dans leur canton respectif. Et tous les deux se verraient bien à la présidence du Tarn-et-Garonne. Mais les cartes ont entre-temps été rebattues. Au jeu des alliances, c'est Christian Astruc qui pourrait bien perdre cette fois-ci. La rupture avec Brigitte Barèges est consommée. Cette dernière l'a souligné une nouvelle fois dimanche soir : "le président Astruc est définitivement battu parce qu'il a perdu toutes ses troupes". Mais l'ancienne maire de Montauban s'est bien gardée de dire à qui irait le soutien des élus LR du département. "Maintenant s'ouvre le temps de la négociation" a-telle dit. L'ancienne faiseuse de roi entend bien peser pendant ses trois jours de tractations. Le rassemblement national, élu pour la première fois au département, pourrait également avoir son mot à dire lui aussi.