Dans la nuit de vendredi à samedi, trois personnes ont perdu la vie suite à un choc frontal avec un automobiliste qui circulait à contresens sur l'autoroute A9 dans le secteur de Roquemaure dans le Gard. Un cas qui n'est pas si rare : chaque année, près de 400 contresens sont détectés sur l'ensemble des autoroutes françaises.
Ce dimanche 19 février, sur la portion de l'A9 située entre Roquemaure et Remoulins dans le Gard, il ne reste plus grand-chose du terrible accident survenu la nuit précédente. Trois hommes sont morts samedi 18 février vers 3h30 du matin, dans un choc frontal provoqué par une circulation à contresens sur l'autoroute.
Quand on les interroge, la plupart des automobilistes estiment d'abord cette situation impossible. Puis admettent qu'une personne un peu désorientée, fatiguée ou distraite peut se tromper de direction sur certaines entrées d'autoroutes ou à la sortie d'aires de repos.
400 contresens par an en moyenne
Chaque année en France, près de 400 personnes circulent à contresens sur les autoroutes. Dans la nuit du 11 au 12 février dernier, sur l'A9, du côté de Narbonne, un conducteur a été arrêté après avoir circulé 100 kilomètres à contresens. Sans causer d'accident, un petit miracle car les contresens sur autoroutes et voies rapides provoquent une centaine d'accidents chaque année et une trentaine de morts, selon Fabrice Morel, président de la Ligue Contre les Violences Routières dans le Gard.
Sur les 100 accidents, on relève à peu près une trentaine de morts, essentiellement sur les bretelles d'entrées et de sortie, surtout la nuit. Et les causes de ces accidents, en grande partie, sont dues à une absorption d'alcool et de stupéfiants.
Fabrice Morel, président de la Ligue Contre les Violences Routières dans le Gard
Vers un délit d'homicide routier?
Pour le colonel Didier Ressayre, commandant en second pour le groupement de gendarmerie du Gard, "la proportion d'accidents où celui qui est au volant est positif aux produits stupéfiants doit être de l'ordre de 25 et 30%. On a beaucoup de chocs frontaux par dépassement, alors forcement celui qui est sous l'emprise de stupéfiants a une moins bonne appréciation des distances, une trop grosse confiance en lui. Et il prend des risques pour lui-même, mais surtout pour ceux qui arrivent en face."
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé hier samedi 19 février son intention de créer un "délit d'homicide routier" pour requalifier les accidents dus à la prise d'alcool ou de stupéfiants.